vendredi 26 avril 2024
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Murielle Bailet – MB Boutique

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Murielle Bailet est une fleuriste particulière puisqu’elle porte avec fierté le titre de Meilleur Ouvrier de France. Elle partage sa passion des fleurs à MB Boutique l’entreprise dont elle est la créatrice à Carcassonne.

Pouvez-vous nous présenter votre activité ?

Fleuriste, c’est un métier où on travaille le produit naturel, la fleur, le végétal, les plantes, nous recevons et achetons des produits en brut que nous transformons et que nous mettons en avant sous forme de bouquets et de compositions. Nous arrangeons les plantes, donc nous sommes en contact clientèle permanent. Nous répondons aux demandes et aux exigences des clients au quotidien.

Comment êtes-vous devenue fleuriste ?

Au départ, je voulais être paysagiste et puis je me suis un peu trompée dans mon cursus, je suis partie dans l’horticulture qui est la production de végétaux.
Et pendant ce cursus-là, j’ai fait un stage chez une fleuriste et j’ai découvert ce monde-là. Nous n’avions pas du tout la culture de la fleur dans ma famille et je me suis rendu compte que c’était un métier qui me plaisait, parce qu’on travaillait à la fois les formes, les couleurs, les éléments naturels, et ce n’était jamais la même chose. C’était plein de vie, tout en mouvement et ça correspondait à mes envies.
J’ai un peu poussé les portes pour pouvoir faire une formation, un apprentissage, travailler en alternance pour obtenir mes premiers examens.

Vous avez fait de nombreux concours…

J’ai travaillé pendant 5 ans en tant que salariée et à un moment donné je m’ennuyais, je trouvais que je n’avançais pas. Le premier challenge a été d’ouvrir mon entreprise, dans un petit local de 35m², dans une petite rue.
J’ai voulu me former, j’ai fait beaucoup de formations, de stages pour adultes et fleuristes spécifiquement. Et là mes pairs, mes formateurs m’ont dit : « Tu devrais pousser un peu plus, t’essayer aux concours » parce qu’apparemment j’avais du potentiel. Donc je me suis lancée dans un premier concours, un deuxième et un troisième, et ça a toujours été un challenge. Ça m’a mis un peu sur les rails du concours de Meilleur Ouvrier de France que j’ai passé en 2014.

Que vous ont apporté ces concours ?

On apprend à bricoler, à se débrouiller, on apprend à dessiner, c’est vraiment très formateur. Et ça nous met un petit peu en danger, on essaie d’exceller et de donner le meilleur de nous-même. C’est comme si nous étions un peu des sportifs de haut niveau sur le point de rentrer en compétition, c’est une espèce de surpassement de soi. Faire ces concours m’a obligée à me mettre en danger et en valeur devant les autres, et puis à surmonter ce manque de confiance en moi. C’est grâce à ces concours et à tout mon parcours que je peux être qui je suis aujourd’hui.

Que signifie être Meilleur Ouvrier de France ?

Meilleur Ouvrier de France, c’est déjà être reconnu comme maîtrisant l’excellence, avoir une grande exigence envers son travail et le travail de son équipe aussi, et d’être reconnu aussi dans le monde entier.

C’est important pour vous de transmettre ?

Ce qui me plaît aujourd’hui dans la transmission, c’est que je grandis aussi, je fais grandir les gens et même si je ne sème qu’une toute petite graine, cette petite graine grandit et devient quelque chose de différent et c’est magique.

Vous faites partie d’un réseau ?

Le Centre des Jeunes Dirigeants, c’est quelque chose de très utile. Je dois dire que j’ai pris la décision un peu trop tardivement d’y adhérer parce que je n’avais pas le temps, trop prise par le travail. Alors que ces groupes permettent de faire une pause et de se regarder, de prendre du recul, de voir un peu ce qu’on fait, comment on le fait et ce qui pourrait améliorer au quotidien un petit problème de management, de relationnel, de comptabilité… On trouve des solutions pour tout ça en parlant au petit groupe et c’est important. Je crois que si je l’avais fait plus tôt, peut-être que j’aurais gagné plus de temps.

Des conseils pour celles qui voudraient se lancer ?

Il faut avoir foi en ce qu’on fait et y prendre plaisir.

Le plus important c’est de bien s’entourer, c’est le terme de tout le monde, mais surtout de bien parler, de connaître ses points faibles aussi pour s’entourer de personnes qui puissent compenser ces points faibles. Même s’il y a des moments qui sont difficiles, où on a l’impression qu’on ne va pas y arriver, on a toujours la force en soi si on garde la foi. Il faut avoir foi en ce qu’on fait et y prendre plaisir. On arrive à gravir les montagnes petit à petit, il ne faut pas avoir des objectifs trop grands dès le début, mais petit à petit, porte après porte on avance et on y arrive.

Ce qui est important aussi c’est sa famille et ses amis. Quand on est artisan comme moi, on passe beaucoup de temps dans son entreprise, il faut vraiment en parler avec son conjoint et ses enfants. Ce n’est pas quelque chose qu’il faut laisser de côté. Et ce n’est pas parce qu’on a dit au début qu’on allait beaucoup travailler qu’il faut arrêter d’en parler, il faut leur expliquer que c’est d’abord l’entreprise. Je dois dire que ça permet aussi de se retirer un peu de l’entreprise des fois pour passer du temps avec la famille, il faut savoir le faire de temps en temps.

Photo de couverture Murielle Bailet copyright Grizette.

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