mardi 19 mars 2024
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Gwenaëlle Carrère & Élisa Faget – Les Mirliflores

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Gwenaëlle Carrère et Élisa Faget on eu la belle idée de faire revivre les biscuits qui ont marqué l’Histoire de France. Elles ont fondé leur biscuiterie Les Mirliflores et diffusent leurs créations gourmandes dans les musées et châteaux qui font la richesse de notre patrimoine.

Pouvez-vous nous présenter votre activité ?

Élisa : Les Mirliflores c’est une biscuiterie artisanale où l’on fait découvrir, redécouvrir, des recettes anciennes, des recettes oubliées, des recettes historiques qui vont du Moyen Âge jusqu’à la Première Guerre mondiale, pour l’instant. On a quatre recettes : on a les « Biscuits de la Joie » du 12e siècle, on a les « Bridaveaux » un sablé à la violette de la Renaissance, les « Massepains » qui est un biscuit du 18e siècle, et les « Boules de Poilus » qui datent de la Première Guerre mondiale.

Gwenaëlle : Toutes nos recettes sont anciennes parce qu’on souhaite les vendre dans des lieux historiques donc les musées, les châteaux. Et ça nous permet de faire de la médiation culturelle qui se mange ! À l’intérieur des boîtes de biscuits, il y a une petite notice qui va raconter l’histoire du biscuit en question mais aussi des anecdotes historiques sur les ingrédients qui le composent ou sur la pâtisserie à cette époque. Et le fait d’avoir quatre périodes historiques, ça nous permet d’être présentes dans des châteaux médiévaux, dans des musées d’art etc.

Comment avez-vous eu cette idée ?

Élisa : On s’est rencontrées en Master Patrimoine Culturel et donc on a travaillé un petit peu dans les musées et on s’est aperçues que dans les boutiques de musées, il n’y avait pas de produit qui liait l’alimentaire et l’Histoire, et nous, on était passionnées de pâtisserie toutes les deux. On a découvert des recettes anciennes, dans des livres, qu’on a testées pour nous et on s’est dit qu’on avait envie de créer quelque chose autour de ça. Ça n’existait pas et donc on s’est lancées avec cette idée-là.

Gwenaëlle : Et ensuite, l’idée du biscuit est venue parce que le biscuit se conserve bien, on ne met pas de conservateur, pas de colorant, rien du tout dedans, mais vu que c’est cuit et que c’est sec à l’intérieur, ça nous permet de les conserver de nombreux mois… et ça se distribue bien aussi.

Avez-vous suivi une formation en pâtisserie ?

Élisa : On n’a pas de formation en pâtisserie parce que pour la biscuiterie ce n’est pas obligatoire, ce n’est pas de la pâtisserie fraîche, c’est la pâtisserie de conservation. Et donc on a fait quelques stages quand même et puis on s’est formées, petit à petit, par nous-mêmes.

Et pour devenir entrepreneure ?

Gwenaëlle : On a fait une formation au tout début, quand on a su ce qu’on voulait faire, avec la BGE, c’est la Boutique de Gestion des Entreprises. Donc on a fait une formation d’un mois et demi à peu près à Toulouse, ça permet de voir tous les aspects qu’on va devoir gérer dans une entreprise donc la comptabilité, le marketing, le communication et la commercialisation. Donc ça nous a fait une bonne base pour ensuite créer et gérer l’entreprise. Ensuite, on s’est fait accompagner, toujours après la formation, par la BGE mais aussi par exemple par Initiative Tarn. On s’est renseignées beaucoup auprès de la CMA (Chambre des Métiers et de l’Artisanat) et de la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie) et ensuite on apprend tous les jours, forcément on ne peut pas tout connaître donc on se forme nous-mêmes en travaillant…

Élisa : On fait beaucoup d’erreurs et on apprend de nos erreurs !

Comment réussir sa campagne de financement participatif ?

Gwenaëlle : Pour commencer une campagne de financement participatif, il faudrait déjà avoir une bonne base de gens qui vous suivent sur les réseaux sociaux. On avait commencé l’activité juste avant mais notre page Facebook existait déjà depuis plusieurs mois avant donc ça nous a pas mal aidées. Il faut vraiment se dégager beaucoup de temps pour communiquer, nous on y était presque tous les jours à communiquer, à relancer, il faut aussi une bonne base d’adresses mail. On avait fait une étude de marché avant de créer l’entreprise, ce qui nous avait permis de récolter pas mal d’adresses mail, donc on pouvait envoyer les éléments de la campagne par mail, on a eu pas mal de retours sur ça. Voilà, ce sont les deux aspects il faut quand même être bien entourée, pas forcément par la famille et les amis, mais vraiment par une bonne base de gens qui connaissent la marque et qui peuvent nous soutenir. Parce qu’après, ce ne sont pas forcément des gens qui vont mettre 100 ou 300 € mais ils vont mettre par exemple 20 – 50 €. Il faut aussi proposer de bonnes contreparties. Nous par exemple, en fonction du montant, on offrait des boîtes de biscuits ou même on avait fait imprimer des tote bags avec nos illustrations et ça a beaucoup plu aux gens.

Vous avez une identité graphique forte, c’est important ?

Élisa : Dès le départ on attachait beaucoup d’importance au packaging. Donc on savait très bien ce qu’on voulait, on est passées par une agence de com’ et par une illustratrice qui nous a fait les dessins. On savait l’univers qu’on voulait créer autour de notre marque. Et donc voilà et elle plaît beaucoup. C’est ce qu’on retient, on retient aussi que les biscuits sont bons bien sûr, mais c’est ce qu’on voit de suite et c’est très important en fait, surtout en lieu touristique où notre produit s’apparente plus à un souvenir. Et le souvenir, il se doit aussi d’être beau et de rappeler la visite, le lieu.

Des conseils pour celles qui voudraient se lancer ?

Gwenaëlle : Au-dessus de nos bureaux, on a une petite pancarte où il y a marqué « tout vérifier ». Parce que souvent, dans le packaging ou l’impression de notices, il peut y avoir des erreurs qu’on ne voit pas forcément. Donc il faut vraiment tout tout vérifier même pas que pour l’impression, même pour des demandes spécifiques. Quand on fait aussi le prévisionnel avant de créer l’entreprise, il faut vraiment le voir à la hausse, faut vraiment tout prévoir même des choses qu’on n’a pas forcément imaginées, il faut mieux le gonfler pour se dire : « Ah j’ai oublié ça, mais c’est bon j’ai un prévisionnel plus haut que ce que j’avais prévu », et du coup ça c’est bien. Il faut tout prévoir, tout vérifier même si on l’a pas dans la tête !

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