Coline Sinquin nous dévoile son parcours unique. À l’origine issue du domaine de l’hôtellerie de luxe, sa vie a pris un tournant inattendu lorsqu’elle a dû gérer la transmission de biens familiaux. En réponse à ce défi, Coline a créé Omedom, une application digitale innovante qui permet la gestion financière d’une grande variété d’actifs. Un témoignage inspirant porté par une motivation inébranlable.
Pouvez-vous nous présenter Omedom ?
Omedom c’est une application digitale qui est disponible sur les stores et sur ordinateur, qui permet de rassembler différents actifs : votre propriété principale, secondaire, des investissements, des sociétés… etc. qui connecte les banques, qui centralise les documents pour avoir un suivi financier à l’instant T de vos finances au quotidien. Un outil neutre sur ce qui se passe au jour le jour.
Quel est votre parcours ?
Ce n’est pas du tout mon secteur de départ. Moi je suis pur produit hôtelier. J’ai fait mes études à Albi, puis j’ai continué dans l’hôtellerie de luxe et la gestion des hôtels de luxe sur Paris dans une école privée et puis, très rapidement, j’ai créé ma première entreprise qui était un restaurant dans les Antilles sur l’île de Saint-Martin. Puis, j’ai revendu et je suis allée travailler dans les hôtels à Paris. Ma mère était malade, j’avais une situation privée complexe, donc je suis rentrée en Albigeois. On revient toujours aux sources finalement et j’y suis restée.
Donc j’ai continué dans cette carrière d’hôtellerie, j’ai créé ma société de consulting. Je faisais des business plans et de la finance pour de l’hôtellerie de luxe et puis on s’est heurtées à cette transmission de mes grands-parents qui sont décédés en 2019. Ma mère se retrouvait à «gérer» ou à piloter sa résidence principale, et ces deux biens qui sont arrivés comme ça du fait qu’elle soit fille unique. Et c’est à partir de là que pendant le confinement je faisais des business plans pour l’hôtellerie le jour et une grosse partie de la nuit, je faisais ce business plan pour ce projet, une appli pour elle.
Quel a été votre constat ?
Il y avait un trou dans la raquette, on s’en est aperçus rapidement, puisqu’il y a des solutions très pertinentes de centralisation bancaire, de gestion locative, il manquait quelque chose qui rassemble, qui désilote les experts autour d’un propriétaire, pour avoir dans un seul outil numérique, un coffre fort numérique, plusieurs types d’information : de la documentation, de la finance, une société, un seul ou des biens mais en tout cas refluidifier toute la chaîne autour d’un propriétaire et c’est ce qu’on essaie de faire, ce qu’on fait au quotidien avec les équipes d’Omedom.
C’est important de recevoir un prix ?
C’est toujours positif à deux niveaux. C’est que ma voix porte, ça percute en face et qu’il y a du sens. Ce n’est pas qu’une entreprise de technologie, c’est tout ce que ça représente autour. Quand je parle je porte la tech, je porte la tech au féminin, je porte les mamans cheffes d’entreprise, les femmes cheffes d’entreprise. Donc ça veut dire que ma voix a du sens et qu’il y a un chantier sur ce sujet-là.
Et de l’autre côté sur ce projet, techniquement parlant, il y a un besoin qui est reconnu également. Donc ça rassure aussi une équipe d’avoir une innovation d’usage, une innovation technologique montre qu’on est justes dans le chemin qu’on est en train de construire et ça permet de valider chaque étape.
Femme dans la tech c’est un challenge ?
On en parle de plus en plus et c’est super à différents niveaux. À Paris ça se solidifie, ça se construit et il y a des fonds d’investissement pour les équipes féminines, pour les équipes mixtes. Il y a des écoles pour les femmes développeuses. Ça prend ! Ça prend ! Si ça prend, c’est qu’il y avait un besoin. Pour présenter nos projets à des investisseurs ou des fonds ou pour des concours on a un triple combat. On a notre projet avec des métriques, avec des choses concrètes sur ce projet-là. On a le combat d’être des femmes dans la tech dans les territoires. Donc c’est triple combat quand on présente Omedom et ça prend une énergie de dingue !
Quand on est animé par un rêve, on peut y passer beaucoup de temps !
Coline Sinquin
Des conseils pour lancer un projet ?
Le premier conseil pour se monter c’est faire un état des lieux de qui on est. Qui on est dans le fond des tripes, qui on a envie de venir et d’où on vient. C’est-à-dire reprendre le fil du poids familial, de ce qu’on a fait, de ce qu’on a créé, de qui nous entoure et faire une colonne de plus et de moins : où sont mes zones de génie ? Où est-ce que j’excelle ? Où est mon expertise ?
La colonne moins c’est là où je pêche, par rapport à mon projet. Est-ce qu’il me manque des compétences et en quoi ? Il faut que je sois capable de les lister mais il n’y a rien de grave là-dedans. C’est OK ! Tant que cette photographie est posée sur le papier. Mon deuxième conseil c’est de bien s’entourer et c’est s’entourer de personnes, de professionnels qui ont les compétences que je n’ai pas. Du coup, le but c’est de joindre les deux. Moi j’ai ma vision, mon rêve, mon projet, en face j’ai des experts pour palier à ce que je ne sais pas faire et les deux seront la première marche.
Donc état des lieux de qui je suis, d’où je viens, qu’est-ce que j’ai envie d’être dans 6 mois, dans un an, bien s’entourer et le troisième conseil c’est de la rigueur et du travail. C’est très bête et on le dit à nos enfants, on le dit tout le temps, le travail paie toujours. Pour bien travailler il faut être rigoureux et discipliné dans son travail. Rigueur, discipline, courage et du travail beaucoup plus que la moyenne. Malheureusement ce sont des sacrifices, c’est moins de sorties avec les amis, peut-être des repas en famille qui sautent, parce que si on est animé par un rêve, on peut y passer beaucoup de temps.
Photo de couverture Coline Sinquin copyright Grizette.