Julie Landès a la particularité d’avoir 1000 idées dans la tête mais surtout de se battre pour concrétiser celles qui lui tiennent le plus à cœur. Elle est la cofondatrice d’Olympes, mais aussi de Nénettes & Co et de la FÉDÉPRO FEM dont la devise « Liberté, Équité, Sororité » sonne comme un manifeste !
Pouvez-vous nous présenter votre activité ?
Nous avons créé Olympes avec Anaïs Matonnier en 2019, c’est une structure qui propose d’accompagner les entreprises sur toute l’expérience collaborateur et la marque employeur par le biais de kits et d’outils ludo-pédagogiques.
La marque employeur, c’est tout ce que vont percevoir les personnes qui sont extérieures à l’entreprise. C’est ce qui va attirer un·e candidat·e à postuler par exemple sur une offre ou des partenaires à collaborer avec la structure. L’expérience collaborateur, collaboratrice, c’est tous les petits événements qui vont venir ponctuer la vie d’un collaborateur ou d’une collaboratrice dès son arrivée dans la structure, peut-être même juste avant son arrivée, jusqu’au moment où il quitte l’entreprise.
Pouvez-vous nous donner quelques exemples ?
Avec Olympes, l’objectif est de proposer des activités ou des animations qui sont un peu différentes. Par exemple sur l’égalité professionnelle, nous avons mis en place un jeu de cartes qui permet de sensibiliser et surtout de réfléchir collectivement sur différentes thématiques qui peuvent amener à la construction d’un plan sur l’égalité professionnelle au sein d’une organisation. Nous avons aussi des escape games, dont un qu’Anaïs a mis en place sur la communication interne pour percevoir les biais que l’on peut avoir dans la communication et faire en sorte de les résoudre collectivement.
Nous sommes aussi en partenariat avec The Seed Crew qui crée des jeux vidéo sur les notions de discrimination avec une première série sur le sexisme au travail et où l’on intervient sur l’animation de ce sujet-là au sein des organisations.
On est sur de la ludo-pédagogie et sur des dynamiques d’intelligence collective, de la cocréation, du codéveloppement. Faire en sorte que les choses émergent des collaborateurs et collaboratrices pour que ce ne soit pas uniquement porté par la direction et que ce soit quelque chose de construit en adéquation avec les valeurs de la structure.
Vous êtes attachée aux démarches collectives ?
L’intérêt c’est la diversité, l’inclusion de toutes les personnes…
Julie Landès
Cette dimension de travailler ensemble, c’est quelque chose qui me porte depuis longtemps et c’est la raison pour laquelle j’ai cofondé plusieurs associations telles que Nénettes & Co, la FÉDÉPRO FEM, parce que je pense qu’on a nos propres biais. Nous avons nos propres façons de penser avec nos propres filtres et finalement, travailler collectivement nous ouvre un champ des possibles qu’on n’avait pas forcément dans l’entre-soi. Effectivement, je pense qu’une organisation aujourd’hui est construite avec des profils différents. L’intérêt aussi c’est la diversité, l’inclusion de toutes les personnes et du coup dans ce sens-là, on ne va pas avoir les mêmes parcours de vie et on ne va pas être sensible aux mêmes choses.
Le fait de collaborer ensemble va permettre d’avoir une vision plus globale et plus réaliste de comment on peut mieux fonctionner ensemble et d’avoir quelque chose qui soit représentatif de toutes et tous.
Parlez-nous de Nénettes & Co…
J’ai cofondé Nénettes & Co avec Sophie Garcia et Agathe Latreille, c’est une structure qui accompagne les femmes dans leurs projets professionnels ou associatifs, que ce soit en tant qu’entrepreneures ou en tant que salariées.
A cette époque-là, j’avais besoin d’un mentorat, j’aurais aimé avoir un·e mentor·e et je n’ai pas réussi à trouver ça. J’ai réussi à me débrouiller un peu toute seule, ça a été aussi le cas d’Agathe et Sophie. Du coup on a créé un programme de mentorat qui accompagne les femmes dans leurs projets professionnels avec des thématiques bien précises.
Vous souhaitez créer des synergies ?
On a initié la création d’une fédération qui s’appelle la FÉDÉPRO FEM. La Fédération Française pour le Développement Professionnel des Femmes dans laquelle on compte aujourd’hui une quinzaine de structures dans les bassins toulousains, mais pas seulement. On a pour objectif de se développer au niveau national en créant un annuaire par exemple, mais surtout de pouvoir apprendre à mieux se connaître en local pour mieux collaborer. Et faire en sorte que lorsqu’une personne vient nous voir, si nous n’avons pas forcément les clés pour l’accompagner, que l’on puisse la rediriger vers une autre structure qui pourra l’accompagner correctement.
Des conseils pour lancer un projet ?
Se lancer, bien s’entourer, sonder son entourage…
Julie Landès
Le premier conseil c’est de se lancer, le deuxième serait de bien s’entourer, de veiller à travailler avec des personnes avec lesquelles on a des valeurs en adéquation. La troisième, c’est qu’il y a quand même une notion financière à prendre en considération. Je pense qu’il faut bien essayer de réfléchir à une offre, de la concrétiser, de la matérialiser le plus possible et de la tester. Et surtout de voir comment on peut arriver à créer une structure viable et pérenne sur la base de son offre, et pour la tester, je pense que c’est hyper important aussi de solliciter des personnes, de faire des tests utilisateurs, utilisatrices et de sonder son entourage.
Photo de couverture Julie Landès copyright Grizette.