vendredi 19 avril 2024
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Sihame Mouagni, une basketteuse sur le catwalk

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Basketteuse à l’ASPTT de Montpellier, du haut de son mètre soixante-seize, Sihame Mouagni est aussi modèle pour des photographes et des défilés. Pour sa première participation à un concours européen de mannequinat, la Montpelliéraine se retrouve en finale le 18 février prochain à Bruxelles. Portrait d’une jeune femme aussi à l’aise dans ses baskets que sur des stilettos.

Je ne pourrais pas choisir entre le sport et le mannequinat, ce sont mes deux passions.

On la croit métisse ou créole, pas du tout. Sihame Mouagni est née à Montpellier il y a 22 ans. Elle doit son teint caramel et ses beaux cheveux frisés à ses parents, originaires de Rabat au Maroc.
Actuellement étudiante en 3e année de Licence Administration Économique et Sociale à l’Université Paul Valéry de Montpellier, la jeune femme se destine à la carrière de conseillère en insertion sociale et professionnelle. Une réorientation après l’obtention d’un BTS Banque. Mais peut-être que son physique la conduira vers les plus prestigieux podiums…

Passion basket

Sihame a commencé le basket à l’âge de 11 ans au BLMA de Lattes. Une révélation. C’est donc tout naturellement qu’elle a fait sa scolarité au CREPS en pôle espoir. Un programme dur et des contraintes pour une jeune fille, mais Sihame est une passionnée, elle s’accroche. « À cette époque, le basket était ma vie. Je m’entraînais deux fois par jour et tous les week-ends, en plus des matchs. » Elle a joué en National 2. La Gazelle a même été sacrée Championne de France Minime avec son équipe – le BLMA – en 2008-2009. Cette année-là, les filles sont imbattables : 24 matchs gagnés sur 24 !

Sihame Mouagni
ASPTT©DR

C’est une fierté de retrouver la plupart des joueuses du BLMA en équipe de France…
En foot aussi, les filles de Montpellier font de super résultats, c’est génial !

Mais Sihame se voit contrainte de faire une pause à 17 ans suite à une fracture du pied. Elle n’a pas de regret pour autant. « Je n’avais pas forcément un mental assez fort pour continuer en professionnel. » Après sa blessure, elle reprend le basket dans un club de Mauguio en National 3. Et depuis deux ans, elle évolue en pré-national à l’ASPTT de Montpellier.

Sihame Mouagni
©liasimage

Sihame Mouagni, du parquet au catwalk

Sihame fait sa première expérience en mannequinat lors d’une séance photo avec un ami, arbitre et photographe à ses heures. Elle a alors 16 ans. « C’est à partir de là que j’ai commencé à faire des photos. J’aime voir ce que les images dégagent après une séance. » Deux ans plus tard, elle intègre une agence de mannequins dans la région qui lui permet de décrocher des contrats pour des photos et des défilés de mode. Elle a soif de découvrir ce monde, elle se plaît à jouer de sa silhouette longiligne jusqu’alors habituée au short-maillot-baskets. Alors elle tente les concours de modèles, sans pour autant aller jusqu’en finale. « Je me suis toujours donné comme principe d’essayer de nouveaux concours, si ça ne marche pas, j’en réessaye d’autres, je n’abandonne pas. Je sais que dans ce milieu-là il faut être patient, être au bon endroit au bon moment, rencontrer les bonnes personnes. On ne peut pas tout avoir d’un seul coup. »

Et un concours parmi d’autres, elle est sélectionnée à Montpellier. Ils seront 80 au total en finale mixte à se retrouver le 18 février prochain à Bruxelles. « C’est une amie sur Facebook qui m’a identifiée sur le casting de Montpellier pour le concours Top Modèle Europe. Lors de la demi-finale en octobre 2016, j’ai été repérée pour participer à Ethno Tendance, la fashion-week de Bruxelles. J’y ai fait de très belles rencontres. »

Sihame Mouagni

Avant j’étais très timide et le mannequinat m’a beaucoup aidée à prendre confiance en moi.

Défiler devant un public et un jury de dix personnes issues du monde de la mode ? Sihame n’a pas vraiment la pression. « Pour moi c’est un tremplin et je suis déjà très heureuse d’y participer. » La sportive a un moral d’acier. L’esprit d’équipe aussi. Alors pour ce qui est de se mesurer aux autres filles, son but n’est pas d’écraser les autres…
« La compétition dans le mannequinat est vicieuse, alors que dans le sport c’est fair-play. Bien sûr que dans le basket aussi on veut gagner, mais le problème des castings, c’est le mauvais esprit parfois. Les filles se regardent mal, alors que pour moi, on n’est pas vraiment dans la compét’ puisque c’est le jury (ou le client) qui choisit en fonction du profil recherché, donc ça ne sert à rien de se faire la guerre entre modèles. Le sport m’a inculqué de nombreuses valeurs comme la solidarité, l’esprit d’équipe, le fair-play et le respect de l’adversaire. C’est important pour moi et ça me servira tout au long de ma vie, même professionnelle. Mais je passe au-dessus de cela. Je suis plutôt mauvaise perdante car je me déçois plus facilement en match quand je n’arrive pas à faire ce que je veux, contrairement à un casting. »

Gagner le concours Top Modèle Europe lui permettrait d’intégrer une agence influente qui lui mettrait le pied à l’étrier de la Fashion sphère. En gérant bien son temps, elle pourrait finir sa licence, une manière de rassurer ses parents sur la préparation de son avenir. « Après mon diplôme, je suis censée travailler, mais si je gagne le concours, je fonce dans le mannequinat car je sais que c’est éphémère… ». Sihame Mouagni a les yeux remplis de paillettes, mais les pieds bien sur terre !

Pour en savoir plus

Book mannequin de Sihame Mouagni
Page Facebook

Site officiel Top Modèle Europe

Retrouvez dans Grizette la série make-up “Kiss Her” dans laquelle Sihame a posé.

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