samedi 20 avril 2024

Margaux Delhomme – Culo

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Margaux Delhomme a fondé Culo pour donner du sens à sa vie professionnelle et s’engager activement pour une économie verte économe des ressources.

Pouvez-vous nous présenter votre activité ?

Culo, c’est une jeune marque française installée dans le sud de la France, à côté de Narbonne. Son créneau, c’est l’upcycling. On récupère un déchet, là on parle du déchet vert, c’est-à-dire les bouteilles de vin ou de champagne principalement, pour lui donner une seconde vie. Chaque bouteille collectée va être transformée artisanalement en produit d’art de la table et objet de décoration. Donc il y a des verres, des vases, des carafes, des coquetiers, des plateaux. Il y a plein de possibilités. Et on vend ça autant aux professionnels qu’aux particuliers.

Comment est né ce projet ?

C’est né de la situation environnementale. Il y a un peu plus de trois ans, j’avais une vie professionnelle totalement différente et la situation environnementale me préoccupait et j’avais envie de mettre le pied à l’étrier, c’est-à-dire contribuer à améliorer cette situation. C’est comme ça que j’ai découvert le concept de l’upcycling. De fil en aiguille, je suis tombée sur le déchet vert, donc les bouteilles de vin et de champagne qu’on pouvait upcycler, en français on dit surcycler. C’est comme ça que le projet est parti.

Quelle est la différence entre le surcyclage (upcycling) et le recyclage ?

Le recyclage : on prend un déchet, le plastique par exemple, et on va en refaire du plastique… D’une bouteille en plastique, on va refaire une bouteille en plastique. Tandis que le surcyclage : on prend un déchet, pour lui donner une valeur ajoutée par rapport à sa vie précédente. Il va avoir une vie complètement différente, mais surtout il va gagner en « plus-value”.

Quel est votre parcours Margaux Delhomme ?

École de commerce à Toulouse. Ensuite, j’ai été acheteuse projet en IT (Technologie de l’Information) trois ans et demi chez Airbus et après, j’ai basculé côté consulting où j’ai été senior consultante dans deux cabinets de conseil pour Airbus toujours, et Pierre Fabre dans des questions d’achats de logistique.

Pourquoi avez-vous changé de voie ?

Dans ce style de monde professionnel, il y a des choses qui sont bien et des choses que l’on n’apprécie plus en grandissant, on n’a plus du tout le même regard. Notamment le rapport à l’humain, le style de management, certains projets qui représentaient beaucoup d’argent et ont été avortés au bout d’un an alors on se dit : « Mais quel gaspillage ! ». La situation environnementale, j’en parlais tout à l’heure, qui est préoccupante et qu’on retrouve peu dans ce type de structure. J’avais aussi envie de faire quelque chose de mes mains. C’était assez important parce que quand on est dans ce monde professionnel, on est toute la journée derrière un PC, on n’est pas très actif… Et ça me manquait. Et aussi, je suis fière de la France, de la culture et des valeurs françaises et j’avais envie d’y contribuer d’une autre manière. Et donc de fil en aiguille, cette idée est apparue et ça a coché toutes les cases en fait. Et voilà.

Êtes- vous accompagnée ?

Quand j’ai eu cette idée, j’ai quitté mon travail, j’ai quitté Toulouse et je suis venue m’installer à Narbonne. Dès mon arrivée, j’ai cherché une pépinière d’entreprise pour me faire accompagner. Parce que même si je savais faire une étude de marché, un prévisionnel, un business plan, c’est quand même important d’avoir des regards extérieurs, mais surtout d’avoir des conseils sur les aides qu’il peut y avoir dans la région, et tout le parcours entrepreneurial. Parce que ça par contre, c’est une première fois. J’ai été accompagnée par la pépinière Innoveum à Narbonne. Après, j’ai eu un accompagnement par les proches, la famille, mon conjoint qui m’a aussi beaucoup aidée.

Qui sont vos clients ?

Mes clients sont les particuliers qui nous trouvent par le site internet marchand, mais aussi les réseaux sociaux. Pour atteindre aussi ces particuliers, j’ai les professionnels de la décoration, comme les magasins de déco, les concept stores. J’ai aussi les restaurateurs, des hôtels, il peut y avoir aussi les domaines viticoles. À chaque fois, le produit est très très bien reçu, j’ai eu très peu de retours négatifs. De vagues améliorations sur certaines choses mais en tout cas, à chaque fois, ça leur plaît, il y a du réassort et de nouvelles commandes. Ils me donnent même des idées, il y a un bel échange des deux côtés, ça fonctionne bien.

Des conseils pour lancer un projet ?

Mon premier conseil, qui a bien marché pour moi qui ne connaissais strictement rien au verre et je me lançais dans une aventure où je connaissais à peine ce qu’était un disque diamant. Et donc ce qui m’a fait poursuivre ce projet, c’est l’instinct. Parce que j’avais eu d’autres idées de création de société mais ça n’a jamais abouti parce que je n’ai pas senti le petit truc, la petite voix intérieure comme on me disait quand j’étais petite. De toujours écouter son instinct, s’il n’y est pas, c’est que je pense qu’il ne faut pas aller au bout de ce projet.

Toujours écouter son instinct…

Margaux Delhomme

Et le deuxième point, c’est l’accompagnement et l’entourage. C’est évident. L’accompagnement avec des structures de la région comme une pépinière ou les CCI. Parce que j’ai également eu la CCI avec un prêt d’honneur. Mais aussi l’entourage, les proches, les amis, la famille qui sont là pour les conseils. Si on a la « chance » d’être issu d’une famille d’entrepreneurs, mais aussi quand on a un petit coup de baisse de moral, ils sont là pour rebooster. L’entourage, c’est très important.

Photo de couverture copyright Margaux Delhomme©Grizette.

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