vendredi 29 mars 2024
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Laure Vidal – Il était un fruit

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Laure Vidal s’est lancée dans l’aventure entrepreneuriale en voulant tout simplement mieux nourrir ses enfants. Pour cela, elle a fondé l’entreprise Il était un fruit qu’elle dirige avec enthousiasme et avec la volonté de s’engager dans un développement durable.

Pouvez-vous nous présenter votre activité ?

Il était un fruit est une start-up agroalimentaire, nous transformons par séchage des fruits et légumes déclassés qui sont produits à proximité de notre atelier à Montpellier dans le but de faire des snackings sains, sans sucre ajouté, sans conservateur et sans sel ajouté. Pour tous les moments de consommation de la journée : les petites pauses du matin, du midi, de l’après-midi, jusqu’à l’apéritif du soir.

D’où est venue cette idée ?

À l’origine, l’idée vient d’un besoin très personnel : je cherchais à donner plus de fruits à mes filles pour le goûter à la récré mais je ne trouvais pas de solutions pratiques, diversifiées et saines. J’ai commencé à déshydrater des fruits dans mon garage avec un déshydrateur ménager et je faisais goûter à mes enfants qui me disaient si c’était bon ou pas. L’histoire a commencé comme ça du garage à l’unité industrielle aujourd’hui.

Pourquoi en faire un projet d’entreprise ?

Je suppose qu’au début il y a beaucoup d’inconscience sur la capacité à réussir, un optimisme assez combatif en général dans la vie et la croyance que tout est possible quand on y met de l’énergie et de la bonne volonté. C’est parti de ça, d’une envie d’entreprendre, d’avoir un produit physique entre les mains. Jusqu’à présent j’étais consultante, donc je vendais des prestations intellectuelles et j’avais envie de passer à la place de mes clients qui étaient des entreprises agroalimentaires. Il y avait cette envie de créer un produit qui m’animait et j’avais en permanence des idées, et celle-ci est devenue la bonne.

Vous avez bénéficié d’accompagnements ?

Dès le début, j’ai été accueillie par une pépinière d’entreprise Via Innova à Lunel et sans ça, je n’aurais rien pu faire. C’est ce qui a permis à l’idée – qui était juste une graine – de devenir une jeune pousse, ce qui est essentiel. Ça a été la porte d’entrée pour le reste de l’écosystème. Donc ça a été très soutenant et il y a aussi énormément d’accompagnements financiers à commencer par la Région. On est très soutenus par la Région sur différentes facettes de nos projets jusqu’à aujourd’hui : l’investissement industriel. La BPI qui aide en complément souvent de levée de fonds et il y a même des financeurs en région. Il y a les banques qui jouent une partie du rôle mais il y a aussi des fonds d’investissements régionaux, nous on est accompagnés par deux fonds régionaux. Tout ça c’est un écosystème qui est indispensable pour croître et puis maintenant il y a également l’association French Tech Méditerranée qui est là pour accompagner les pépites qui deviennent des champions.

Que vous apporte cette aventure ?

On est tous content de faire quelque chose qui soit sain, bon pour la santé des gens, qui aide à mieux manger et qui soit aussi porteur d’un modèle d’alimentation durable avec le respect des agriculteurs, du sourcing proche… Enfin des choses auxquelles on aspire tous en tant que citoyens mais que l’on n’a pas toujours réellement dans son assiette ou dans le commerce. Je crois qu’on est fiers de tenir bon sur des piliers, notre ADN qui est orienté développement durable. Ça c’est le premier point et c’est ce qui fait que même quand on a des problèmes, on se dit qu’au moins on fait quelque chose de bien donc on continue.
Après moi en tant que cheffe d’entreprise, je suis contente quand je vois mes salariés qui arrivent avec la banane. Je vois qu’on écrit de très belles histoires humaines avec parfois des parcours d’insertion, donc des gens que l’on accompagne dans des situations particulières mais pas uniquement avec l’insertion, je vois aussi que les gens s’épanouissent et évoluent. D’arriver à faire une forme de construction humaine, d’apporter une petite pièce à l’édifice de la société où on est content de travailler, on ne se dit pas que le travail nous détruit, on se dit au contraire que le travail nous apporte du lien social. Qu’au delà d’un salaire, ça nous apporte quelque chose d’intéressant au quotidien qui nourrit l’esprit, comme des relations professionnelles sympathiques.

De l’écoute, des doutes, de l’énergie pour être créatif et relever tous les défis !

Laure Vidal
Des conseils pour celles qui voudraient se lancer ?

Le premier qui est celui que m’a donné la première personne qui m’a accueillie à la pépinière via Innova : c’est important de définir sa vision. La vision c’est un peu la Lune, après on reste les pieds sur Terre mais il faut se dire : voilà ma vision c’est ça. Et ça permet de tracer son chemin qui peut être irrégulier du moment qu’on garde toujours le cap et ça, c’est important parce que si après on dévie – on parle souvent de pivot, etc. – il faut quand même garder une vision stratégique assez claire et s’y tenir.
Le deuxième truc, je pense que c’est très important d’être à l’écoute, dans les pépinières d’entreprises mais en général aussi, d’écouter les conseils, les remarques, les signaux faibles, de toujours écouter et d’avoir l’énergie de se remettre en question parce que c’est en ayant des doutes que l’on devient créatif. Qu’on arrive à trouver de supers idées et des solutions aux problèmes rencontrés. Donc voilà : de l’écoute, des doutes, de l’énergie pour être créatif et relever tous les défis !

Ce qui vous tient à cœur ?

Parce que je crois fermement en la question du développement durable et donc dans l’importance de prendre en compte les gens et l’environnement quelque soit le projet, il me parait important – au début ou en cours du projet – de s’interroger sur qu’est-ce que ça fait pour notre société, à la fois sur les sujets environnementaux et sociaux. Et de toujours avoir en tête qu’il faut que ça soit durable, qu’on ne peut plus se permettre de faire des choses qui ne soient pas durables. Il faut prendre en considération notre planète et les gens qui vivent dessus et ce, quel que soit le projet, ça peut être de l’IT (Technologies de l’Information) comme de l’agroalimentaire ou de la cosmétique, peu importe. C’est important de se poser ces questions-là et de savoir ce que l’on apporte pour notre société.

Photo de couverture Laure Vidal copyright Grizette.

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