dimanche 28 avril 2024
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Émilie Maraval – Pappus

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Pappus, c’est la marque des savons artisanaux et biologiques qu’Émilie Maraval a créée en Lozère. Elle les fabrique à partir de plantes qu’elle cultive ou qu’elle cueille dans la montagne.

D’où vient l’idée des savons Pappus ?

Le Pappus est un terme botanique pour désigner une chose que tout le monde a sûrement déjà vu : quand on souffle sur un pissenlit il y a une petite graine qui s’envole, et c’est grâce au Pappus. C’est le petit plumeau qu’il y a au-dessus de la graine du pissenlit.
Depuis très longtemps, j’avais envie de travailler avec les plantes, c’est quelque chose qui m’a toujours accompagnée, plutôt dans ma vie personnelle et familiale. Et comme je suis très attachée à l’endroit dans lequel je vis, j’avais envie de faire des produits qui ressemblent à mon cadre de vie pour ensuite les partager avec les gens.

Pourquoi le choix de la cosmétique ?

Au début je n’ai pas choisi, ça a été une découverte parce que j’avais plus envie de m’orienter vers de la transformation alimentaire. Puis de fil en aiguille, j’ai mis un peu la main à la pâte dans tout ce qui est cosmétique à partir de plantes, et finalement, le travail de la plante en cosmétique me plaît plus que le travail de la plante en alimentaire.

Vous avez suivi une formation ?

Il y a une partie évidemment où la passion m’a guidée, des connaissances qu’on engrange au fil du temps, des personnes que l’on rencontre, des choses qui vont nous inspirer.
Et ensuite, je me suis formée à tout ce qui est transformation de plantes aromatiques et médicinales, en huile essentielle ou en hydrolat, la production également, la botanique, la connaissance des plantes. Jusqu’à la transformation cosmétique et plus particulièrement la saponification qui est le processus de fabrication du savon à froid.

Quel est votre parcours ?

J’ai beaucoup travaillé dans tout ce qui est développement et coordination de projets associatifs, souvent en lien avec la nature, l’agriculture et aussi avec le développement culturel. Parfois ce n’est pas évident de trouver le lien tout de suite, mais en tout cas pour moi, le chemin a été cohérent. C’est un cheminement personnel de la maturité qui fait qu’un jour on se dit : « J’ai envie d’essayer, de me lancer, je vais y aller et on verra bien ».

L’écologie, c’est une conviction ?

Je ne suis pas née avec un savon bio dans les mains, donc j’ai eu les mêmes pratiques que les autres et une prise de conscience à un moment donné. J’aimerais arriver à ce que les gens rentrent dans des pratiques plus vertueuses, plus écologiques, pas forcément qu’à travers mes savons, mais d’un point de vue général.

La transmission est importante dans votre démarche…

Pappus ce n’est pas seulement fabriquer des savons, c’est aussi partager, transmettre, et donc recevoir des gens à l’atelier, parler de ce que je fais, leur montrer, leur apprendre… Ce sont des choses que j’ai aussi envie de développer.

Des conseils pour celles qui voudraient se lancer ?

Il y a toujours des solutions, il y a toujours des adaptations possibles.

Au départ, le projet part peut-être un peu d’une utopie, ou en tout cas de quelque chose de l’ordre de l’envie, du rêve. Sauf qu’on construit les projets dans la réalité, et à un moment donné, il va falloir accepter de revoir peut-être certaines choses, mais tout en gardant le cap. Et c’est peut-être ça le plus difficile, parce que des fois si on n’arrive pas à faire ce qu’on voulait dès le départ, on peut se dire : « Bon, puisque je n’y arrive pas, je laisse tomber ».
Sauf que non, il y a toujours des solutions, il y a toujours des adaptations possibles. C’est juste que ça va demander plus de temps ou qu’on n’a pas encore rencontré la bonne personne pour se faire aiguiller, que ce n’était pas le bon moment, que ce n’était pas la bonne saison… Ça peut arriver quand on travaille avec les plantes. Et peut-être que dans six mois, on va avoir une bonne surprise, il faut l’accepter, ça veut dire qu’il faut aussi être patient et laisser le temps aux choses de venir, tout en continuant d’avancer ! Et ça, ce n’est pas tous les jours facile.

Photo de couverture Émilie Maraval copyright Grizette.

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