mardi 19 mars 2024
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Nathalie Raffin – La Koukaloka, Jardin des Chamanes

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Nathalie Raffin porte le projet d’association La Koukaloka, Jardin des Chamanes pour partager son engagement pour la défense de l’environnement et montrer à tous comment agir concrètement autour de soi, et préserver la planète.

Pouvez-vous nous présenter votre association ?

C’est une association qui s’est donné pour mission de préserver la biodiversité et de donner accès aux personnes sur le territoire à des méthodes qui puissent permettre d’être répliquées facilement sans gros moyens financiers, pour permettre de diversifier le territoire et d’avoir une action plus concrète là où on est.

Quels projets sont liés à l’association ?

Alors le premier c’est la création d’un jardin en permaculture qui a la particularité d’être un jardin mandala sur une forme mandalique. Donc on associe des personnes et on vient travailler sur des végétaux anciens et des semences reproductibles et on apprend aux personnes qui viennent dans l’association à produire leurs légumes et leurs fruits pour être le plus en autonomie possible. Ensuite, on a un poulailler partagé où là on mutualise toutes nos connaissances et nos compétences autour des poules pour permettre à huit familles pour l’instant, parce qu’on a que dix-huit poules, d’avoir leurs œufs frais toutes les semaines, en échange d’un petit peu de nettoyage et de l’entretien des poules. Et puis le projet principal actuellement c’est la création d’une forêt native donc une forêt qui est constituée uniquement d’arbres natifs du Tarn-et-Garonne.

Pourquoi vouloir planter une forêt ?

Ce qui nous intéresse principalement dans le fait de planter des arbres, c’est de les planter de manière cohérente et pour ça, on s’est basé sur les travaux d’un botaniste japonais qui s’appelle Miyawaki dont on entend pas mal parler en France actuellement. Et cette méthode a pour principal attrait qu’elle va mettre en synergie des espèces différentes. Par exemple sur la forêt qu’on crée, il y a 35 espèces d’arbres différentes en fonction des strates, et ça favorise énormément la biodiversité puisque pour une espèce végétale plantée, on a 30 espèces animales qui viennent se réimplanter sur le site. Donc autant des oiseaux que des batraciens, des petits insectes et ça c’est très intéressant parce que du coup, on va créer une oasis de biodiversité. Cette forêt va être ouverte au public bien sûr, déjà la plupart des gens qui viennent planter sont des bénévoles du territoire donc c’est ouvert à tous, les journées de plantation sont comme des événements Facebook, et tout le monde peut venir s’inscrire et participer à cette plantation. Après, l’objectif c’est d’y accueillir des scolaires principalement et toutes les personnes qui voudraient pouvoir répliquer cette méthode et qui ont besoin de voir concrètement comment ça fonctionne sur un site déjà existant.

C’est important de mobiliser les enfants ?

Moi je suis enseignante en arts plastiques. Dans le collectif que je porte, il y a plusieurs enseignants de différentes matières qui ne travaillent pas tous avec moi, et on s’est tous rendu compte que les enfants se posent énormément de questions concernant le développement durable et la biodiversité parce que c’est dans les programmes mais aussi parce que ça concerne leur avenir et qu’ils sont un peu démunis face à toutes ces questions. Donc on a des enfants en classe qui sont soit acteurs, qui ont envie d’agir pour la planète et d’autres qui sont complètement désespérés et qu’il faut aider pour se saisir simplement de leur avenir. Et pour nous ça fait sens d’intégrer les scolaires dans ce projet, de leur apprendre à planter, de leur apprendre à préserver toute cette biodiversité simplement déjà en en ayant connaissance.

Quelle est votre motivation ?

Je suis issue d’une famille d’agriculteurs, j’ai des grands-parents qui m’ont initiée aux plantes et au soin de la terre. À partir de là, j’ai eu une vie qui m’a portée dans différentes villes plus ou moins grandes, y compris Montauban, et en tant que citadine, j’ai essayé de mettre en place tout ce que je pouvais faire à mon niveau pour produire le moins de déchets possible, être le plus en accord avec mes valeurs et les concepts qui m’intéressaient fortement. Et puis à un moment, je suis arrivée à une charnière où j’avais l’impression en tout cas de ne plus pouvoir agir plus que ce que je faisais en ville. Et s’est posée assez rapidement la question : « En tant qu’humain, en tant que citoyen, qu’est-ce qu’on peut faire aujourd’hui ? » Simplement pour agir sur cette planète et sur ce qu’on nous annonce comme une crise climatique et en étant très catastrophiste. Donc avec mon compagnon, on a acté des choses fortes et on a trouvé cette ferme à la campagne et on s’est dit : « Là, on a l’occasion d’agir plus grand et de porter les choses pour aussi simplement rassembler, et permettre à d’autres de le faire, d’avoir moins peur de le faire. »

Des conseils pour celles qui voudraient se lancer ?

La première chose c’est osez ! Oser porter sa voix, oser dire ce qu’on a envie de faire et oser en parler parce qu’en fait le “non” on l’a toujours. C’est-à-dire que si vous allez voir des personnes en disant « je veux faire ça », vous allez toujours trouver, je ne sais pas trop par quel miracle – parce que pour moi c’est vraiment un alignement des planètes presque – une personne qui sera à ce moment-là en capacité de répondre à vos questionnements. Il faut être ouvert à toutes les solutions externes qu’on ne voit pas forcément quand on a la tête dans le guidon si je peux me permettre… Pour moi c’est le principal, c’est vraiment se laisser porter par les opportunités, tout est opportunité !

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