mardi 19 mars 2024
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Muriel Fournier – Espace Propreté

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Muriel Fournier a repris Espace Propreté, une entreprise de nettoyage puis elle l’a développée fidèle à ses valeurs d’ouverture aux autres. Aujourd’hui Muriel Fournier innove en cocréant Timax une app qui aide les professionnels à mieux gérer leur temps !

Pouvez-vous nous présenter votre association ?

Espace Propreté est une entreprise de nettoyage d’une trentaine de salariés, que j’ai reprise il y a deux ans. Nous sommes spécialisés dans tout ce qui est bien-être au travail de nos salariés et des salariés de nos clients.

Quel est votre parcours ?

Je suis ingénieur et j’ai un Master en Management d’Entreprise. Ma spécialité c’est Ingénieur en Packaging, il y a une seule école en Europe donc c’est une spécialité qui est rare, et du travail dans cette spécialité sur Montpellier, c’est rare aussi. C’est pourquoi, quand j’ai été licenciée économique, je me suis dit que la meilleure option pour moi, c’était de me lancer dans l’entreprise, dans l’entrepreneuriat. Et du coup, de reprendre une entreprise qui était déjà bien implantée sur son secteur.

Comment fait-on pour reprendre une entreprise ?

Ça commence déjà par trouver l’entreprise qui correspond à ce qu’on veut, qui nous correspond. Notamment là, c’était en terme de valeurs, je voulais une entreprise qui soit soucieuse du bien-être de ses salariés, qui cherche à s’impliquer économiquement aussi dans la cité parce que je pense que l’implication d’une entreprise et d’un chef d’entreprise, elle n’est pas qu’au niveau de son entreprise, elle est aussi complètement au niveau du tissu local, elle est au niveau de tous les partenaires, que ce soit nos clients, nos fournisseurs, mais aussi tout ce qui gravite autour de l’entreprise.

Les salariés pour moi c’était ce qu’il y avait de plus important donc il y a une trentaine de salariés chez Espace Propreté et aujourd’hui, on essaie de mettre en place des choses fortes pour pouvoir maintenir dans l’emploi ces personnes qui parfois ont des parcours un peu cabossés.

Avez-vous été accompagnée dans ce projet ?

Je me suis tournée vers la CCI dans un premier temps et ensuite vers les réseaux montpelliérains, j’aime beaucoup réseauter sur Montpellier. Alors certes, il faut être à l’aise à l’oral pour pouvoir le faire, mais les réseaux m’ont très bien accueillie quand je suis arrivée avec mon projet de reprise sans même dire le nom de l’entreprise que je reprenais. Je pense particulièrement à la CPME, la confédération des PME, qui a apporté un accompagnement alors que j’étais même pas adhérente ! Il y a d’autres réseaux montpelliérains comme le Club LR par exemple où il y a des concours de pitch, donc ça m’a permis aussi d’apprendre à rencontrer les gens sur place. Mais après des réseaux qui sont vraiment plus business comme Dynabuy ou même le BNI qui me permettent derrière de pouvoir aller chercher plus de business et d’expliquer aussi les valeurs de l’entreprise.

Des réseaux féminins ?

Les Femmes Chef d’Entreprise dont je suis adhérente aussi et qui m’ont accompagnée. Ce qui est génial avec les FCE en fait, c’est que par exemple là quand je me suis lancée dans le nouveau projet, j’ai mis un petit mot sur le réseau FCE sur la page commune qu’on a et de suite, elles ont toutes réagi. Elles m’ont donné leur avis, elles sont allées télécharger l’application, elles se sont investies dans le projet, elles m’ont demandé de leur expliquer ce qu’il en était, elles m’ont fait des retours, et alors ça, c’est un vivier d’informations qui est génial !

Vous lancez Timax, un nouveau projet…

Je me suis rendu compte quand j’ai repris Espace Propreté, que l’entreprise avait un vrai besoin de digitalisation. Jusqu’à présent, les salariés écrivaient sur une feuille de papier l’heure de début, l’heure de fin de chacune des prestations. Il y avait un manque de réactivité important, une perte d’informations, un travail énorme en fin de mois pour gérer la paye… Bref, ça permettait pas du tout à l’entreprise de se développer correctement. Donc j’ai identifié qu’on avait un besoin : c’est d’avoir un autre moyen de pointage et particulièrement sur les téléphones portables, tout le monde en a un dans sa poche. Je voulais quelque chose d’extrêmement simple, un bouton “je commence”, un bouton “je finis”, quelque chose de vraiment très simple pour que même des gens qui sont pas très à l’aise avec l’informatique, qui sont touchés par l’illectronisme puissent quand même utiliser cette application avec cinq minutes de formation. Je n’ai pas trouvé sur le marché ce que je voulais, du coup bah… je l’ai créé ! Donc je me suis associée avec deux entreprises montpelliéraines « Nout » et « Poisson Soluble » et on a développé ensemble cette application en intelligence collective.

Les conseils de Muriel Fournier pour celles qui voudraient se lancer ?

Parlez-en ! Parlez-en à tout le monde, à vos amis, à vos voisins, aux gens que vous ne connaissez pas beaucoup. Personne ne va vous piquer l’idée, l’idée c’est la vôtre en fait. Être porteur de projet, c’est ce qui est le plus difficile, c’est pas tant l’idée donc n’ayez pas peur qu’on vous pique votre idée et ne soyez pas trop attachée à votre idée, votre idée elle va évoluer. Entre l’idée de départ et ce que ça devient derrière, il se passe plein de choses. J’avais jamais imaginé créer Timax en intelligence collective avec d’autres entreprises, et pouvoir le proposer à la commercialisation par exemple.

Parlez-en à tout le monde, à vos amis, à vos voisins, aux gens que vous ne connaissez pas beaucoup. Personne ne va vous piquer l’idée, l’idée c’est la vôtre en fait.

Muriel Fournier
Et sur la reprise d’entreprise ?

Il faut se poser la question quand on veut créer quelque chose de se dire et si ça existe déjà, pourquoi est-ce que je reprends pas une entreprise ? Il y a des intérêts énormes à reprendre une entreprise parce qu’il y a déjà les clients qui sont en place, il y a déjà un certain nombre de choses qui ont été faites en terme de communication, en terme de marque, le terrain est déjà déblayé et surtout les banques, elles vous suivent. Elles connaissent l’entreprise, elles savent qu’il y a souvent le cédant qui va accompagner le repreneur. Donc vraiment mon conseil ce serait que si vous êtes un créateur, posez-vous la question de savoir s’il n’y a pas une entreprise aussi sympa que celle que vous voulez créer qui existe déjà.

Reprendre une entreprise ça veut pas dire la laisser comme elle est, ça veut dire partir d’une base qui existe déjà pour l’amener vers ce qu’on a envie, nous en tant que chef d’entreprise.

Vous faites du théâtre, ça impacte votre vie pro ?

Le théâtre d’improvisation c’est un exercice d’acceptation et quand on est dans l’acceptation, dans l’improvisation on apprend à être dans l’acceptation dans la vie et du coup, on est prêt à accueillir les propositions de tout le monde. Par exemple il suffit qu’un salarié me propose une nouvelle idée pour que je me pose la question si on pourrait pas la mettre en œuvre dans l’entreprise et comme ça, ont émergé un certain nombre de choses, d’organisation toutes simples du quotidien… mais qui émanent des salariés et pas de moi !

Photo de couverture Muriel Fournier copyright Grizette.

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