dimanche 15 décembre 2024
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[ BLOGS DU SUD – Montpellier ] À la rencontre de Jeanne « My Urban Sweetnesses »

Chaque jour, vous pouvez retrouver les derniers articles publiés par la blogosphère locale grâce à notre sélection des influenceuses du Sud. Nous sommes allés à la rencontre des blogueuses et blogueurs de la région pour découvrir leur personnalité, leur univers… et vous les présenter !

Jeanne, la douceur et l’art de vivre

Avec son allure juvénile – coupe à la garçonne et silhouette menue – Jeanne est débordante d’énergie, curieuse du monde et à l’affût des nouveautés dans la région montpelliéraine. Son expérience professionnelle éclectique alimente son envie de découvrir, des lieux, des parcours de vie ou des personnalités atypiques. Elle a aussi donné une nouvelle impulsion à la blogosphère locale. Aujourd’hui, elle se dévoile avec modestie, raconte son évolution dans le blogging et nous fait partager sa passion pour l’artisanat et les savoir-faire. Entrer dans l’univers de Jeanne, c’est comme s’envelopper d’un nuage de douceur au parfum arty…

Parle-nous de ton parcours professionnel.

Native de Nîmes, je suis arrivée sur Montpellier à la trentaine. J’ai toujours travaillé dans un environnement international, en relation avec le public. Au début réceptionniste dans des hôtels parce que j’aimais ce milieu très changeant avec des personnalités différentes. Je ne suis pas à l’aise avec la routine. J’ai mes petits rituels comme tout le monde mais à côté de ça, j’ai une grande curiosité. J’ai travaillé ensuite pour une école américaine qui délivrait des diplômes de MBA en France : de l’enseignement américain par des profs présents pour un semestre. Ce milieu anglophone et international m’a beaucoup plu, mais l’école a fermé faute de moyens.
Depuis quelques années, je suis Chargée de Mission auprès du directeur du CIRAD à Montpellier, le centre de recherches en agronomie. On travaille avec les pays du Sud – le continent sud-américain, l’Afrique et l’Asie du Sud-Est. Je m’occupe de la réception et de l’organisation des délégations étrangères, je suis un peu comme l’équivalent de l’Office de Tourisme de la structure. C’est une grosse boîte, on est un millier sur Montpellier ! C’est immense – plusieurs hectares – avec différents sites et deux gros campus… Je passe mes journées à faire la connexion entre les personnes de l’extérieur que l’on accueille.

Comment es-tu arrivée sur la blogosphère ?

Quelle que soit la manière dont on démarre (…) c’est bien d’aller vers quoi on est fait ou ce qui nous plaît le plus.

C’est très simple : au bureau, j’étais un peu la référente pour Montpellier sur les bonnes adresses. Souvent à la pause-café les conversations démarraient toujours par « Toi Jeanne qui connais bien Montpellier, tu connaîtrais pas… ? ». Cela pouvait être un restau, une expo, un lieu, etc. Je me suis toujours sentie curieuse – depuis mon enfance d’ailleurs – je ne m’arrête pas à trois adresses ! En octobre 2013, j’ai fait un bilan de compétences, une sorte de pause au niveau de mon boulot pour savoir vers quoi je m’orientais et les mots-clefs étaient “découverte/partage/promotion”. Il y a eu comme une connexion dans ma tête par rapport au blog : plutôt que de passer mon temps à diffuser l’information ponctuellement, je la diffuserai plus largement ! J’ai toujours été intéressée par l’Art et les savoir-faire en général, ainsi que par la presse féminine. Ma mère était abonnée aux magazines ELLE et Marie Claire que je dévorais, j’aimais beaucoup les interviews, le partage de connaissances et d’informations.

Quels ont été tes premiers posts et impressions sur ce milieu ?

Mon premier article était : « C’est samedi après-midi, je vais à mon salon de coiffure, je vous raconte un peu l’ambiance et ce que ça me fait… ». Au bout de quelques mois, je me suis rendue compte qu’à chaque fois, mon idée était de me déplacer, d’aller à la rencontre de personnes, de faire quelque chose de réel, pas documenté, une véritable expérience vécue. Les interviews m’intéressent beaucoup, j’aime me retrouver face à quelqu’un qui me parle de son parcours. Parce qu’avec le temps et l’expérience, je réalise que l’on peut commencer sa vie en étant ferronnier, devenir danseur classique puis vendeur de burgers ! Je me disais que ce serait bien de le communiquer aux plus jeunes : quelle que soit la manière dont on démarre, c’est une prise de risque peut-être, mais c’est bien d’aller vers quoi on est fait ou ce qui nous plaît le plus.
Petit à petit, je me suis tournée vers l’artisanat, le savoir-faire et les rencontres. Par rapport à mon utilisation des réseaux sociaux, sur Facebook notamment, je relaie mes articles, et ceux que j’ai envie de partager sur ce qui se passe principalement à Montpellier. Même si tout le reste m’intéresse beaucoup. Mon compte Instagram est davantage du partage d’infos sur la ville et les lieux qui me plaisent, avec une part d’esthétisme, bien que je ne sois pas photographe…

Est-ce que tu interviewes des personnes que tu connais ou est-ce des découvertes ?

Ce sont à chaque fois des découvertes. Ce que j’aime dans le blog, c’est de le vivre de façon personnelle et pouvoir le faire avec beaucoup de liberté. Du coup, difficile de dire comment ça se passe. C’est une activité, un lieu ou une personnalité qui me fascine, que je découvre, et ensuite je vais à sa rencontre. Un blog passion en somme.

Carhartt-wip x Isle x Raphaël Zarka © Maxime Verret
Tu donnes quelques adresses sur Montpellier ?

Oui, parce que j’ai envie de partager cela. Très souvent, les personnes viennent vers moi par e-mail, par le contact du blog ou sur Instagram. En principe, je donne mes coups de cœur. J’adore être en mode balade parce que je trouve que Montpellier est une belle ville et je ne m’en lasse pas. Dans les activités, j’aime tout ce qui tourne autour de l’Art, donc les expos. Je suis passionnée de danse depuis toujours, j’aime bien parler des spectacles que je vais voir. Et puis je suis gourmande, alors forcément, je teste les salons de thés, les restaurants, etc. Mine de rien, ça se renouvelle beaucoup sur Montpellier depuis quelques années.

Le brunch du dimanche est devenu une institution par ici…

Complètement ! Justement, les gens me demandaient où bruncher et je donnais toujours les mêmes adresses comme Ma première cantine et puis certains lieux ne sont pas encore connus. Il y a aussi Joy Healthyfood, j’aime beaucoup ce qu’elle cuisine. Typiquement c’est le genre de brunch où tu peux découvrir des saveurs originales et de nouveaux ingrédients. Mais très souvent, les filles disent qu’elles ne peuvent pas venir avec leur copain ! (rire) J’ai découvert celui de Napoléon Dynamite ouvert le dimanche, celui de La Baraquette au Marché du Lez.

Tu as créé les rendez-vous entre blogueurs. Peux-tu nous raconter cette expérience des “Apéros Blogueurs” à Montpellier ?

Quand j’ai commencé mon blog en 2013, j’ai rencontré deux jeunes filles à une expo. On a parlé de l’expo et en discutant, elles m’ont dit démarrer aussi l’aventure du blog. Je leur ai proposé d’échanger nos contacts et de s’organiser un truc. On a pris un verre et chacune à amené une copine blogueuse… La première fois de l’“Apéro bla bla blog”, c’était début 2014. C’était sympa et je leur ai proposé de se donner rendez-vous tous les premiers jeudis du mois. Cette phrase est restée dans ma tête jusqu’à ce que je termine l’aventure. On s’est retrouvé dans des lieux différents, le groupe fonctionnait de façon tout à fait simple, festive et classique : un groupe Facebook constitué de membres qui le rejoignaient au fur et à mesure. On a commencé à quatre ou cinq, on a terminé à une soixantaine ! Le plus drôle – et intéressant à la fois – c’est qu’il y avait les blogueuses mode et beauté, et à côté de ça, une blogueuse sur la musique soul ! Certaines se démarquaient vraiment, avec des profils différents. Ça a été une super aventure !

Comment choisissais-tu les lieux ?
My Urban Sweetnesses
Les Apéros Blogueurs de Jeanne ©ACE

C’est un peu comme sur mon blog, je passais devant un lieu et je me disais que ça pouvait bien correspondre. Ce n’était pas forcément un lieu de restauration : on l’a fait dans un salon de coiffure, un concept-store, des salons de thé, bar… À chaque fois que je proposais l’idée à la personne qui tenait le lieu, ça a toujours super bien matché ! C’est un échange de visibilité, certains ne connaissait pas les réseaux sociaux mais ont bien adhéré. Plus d’une fois, les lieux venaient juste d’ouvrir ou étaient en cours d’ouverture. Chez Joy Healthyfood par exemple, j’avais écrit un article sur son activité de chef cuistot-traiteur, et elle m’a proposé de nous accueillir. Elle a terminé les travaux et on a fait l’apéro avant même que le restau ne soit ouvert. Du coup, les blogueuses étaient ravies de découvrir un lieu et ça permettait aux gérants d’avoir une première com’. Au-delà de l’activité blogosphère, ces apéros m’ont permis de rencontrer des tas de personnes et d’avoir des mini projets super intéressants.

Cela devait te prendre beaucoup de temps ?

Je disais toujours le contraire, mais finalement si, ça nécessitait toute une logistique. Comme il y avait beaucoup de participants jeunes, je mettais en place une petite formule à 10 € pour que tout le monde puisse venir. Ça a fonctionné comme ça jusqu’à l’an-dernier quand j’ai allégé le programme. J’en ai fait que quatre, un par trimestre. Du coup, personne ne voulait manquer le rendez-vous. J’ai remarqué que tout le monde ne venait pas pour la même raison : certains pour réseauter, d’autres débarquant à Montpellier cela leur permettait d’avoir un premier contact, et des affinités se sont créées. Des projets ont été mis en place, plus ou moins réussis. Mais une communauté est née, de plus en plus visible, avec des partenariats et ça a donné confiance à celles qui démarraient.

J’utilise toujours beaucoup de bienveillance dans mes articles, et dans la vie en général, j’essaie de parler que de ce qui est positif.

Tu as évoqué tout à l’heure la fin de l’aventure des “Apéros Blogueurs” ?

Oui à la fin de l’été 2016, j’ai décidé d’arrêter parce que j’avais envie de me tourner vers un autre projet qui n’est pas encore dessiné… sûrement courant 2017. Pour cela, je dois être disponible. Quand je l’ai annoncé à la communauté, un des blogueurs a proposé de reprendre le groupe. J’ai continué l’aventure avec eux, en mode relax, juste pour profiter de ces moments. Ils se sont rendus compte que c’était vachement de boulot.

Que souhaites-tu faire maintenant ?

Suspense… Je ne compte pas lâcher mon blog. Autant mon objectif au début était de publier une fois par semaine, mais cela prend du temps de rédiger un article. Je continue à beaucoup participer à la dynamique de la blogosphère montpelliéraine, nous sommes très sollicités au niveau des partenariats et des collaborations. Je préfère proposer quelque chose qui me plaît, plutôt que répondre par exemple à des offres pour de la bière alors que je n’en bois pas !

Comment as-tu choisi le nom de ton blog ?

J’avais l’idée du blog mais pas le nom. Pour la petite histoire, j’étais en train de prendre mon petit déj’ avec mon compagnon en écoutant les informations à la télévision et là, j’entends le journaliste dire : « Au chapitre des violences urbaines… ». Ça a fait comme un détonateur dans ma tête : pourquoi parle-t-on toujours de ce qui se passe de moche dans la ville ? Du coup j’ai dit à mon compagnon que je parlerai des “douceurs urbaines”. Le mot “urbain” est un peu raide et comme j’aime l’anglais, je l’ai traduit. Avec le recul, c’est un nom trop long pour ceux qui ne comprennent pas l’anglais et qui rend l’adresse e-mail super longue !(rires) Je changerai peut être un jour… Au-delà de ça, j’utilise toujours beaucoup de bienveillance dans mes articles, et dans la vie en général, j’essaie de parler que de ce qui est positif. Ce qui me surprend toujours, c’est que je n’ai ni la vingtaine ni la trentaine, mais mon lectorat est plutôt féminin de 25/35 ans. Je ne sais pas expliquer pourquoi…

Justement, tu montres à ceux de ta génération des +35 ans que vous êtes bien présents !

Oui très juste. Maintenant je réalise que je représente cette catégorie-là par rapport à ma tranche d’âge. Mais dans mon environnement et parmi mes copines, je ne suis pas sûre qu’on aie le même regard sur la société. J’échange plus facilement avec des trentenaires. Ça se ressent dans mon blog mais je ne saurais pas expliquer pourquoi… Je n’ai pas le recul. Les blogueuses que je fréquente sont plus jeunes que moi mais j’ai beaucoup évolué avec elles. On remarque les même choses, mais avec un côté plus sage vu mon âge… (dit-elle en souriant.)

Interview réalisée par Mélanie Denis.

Pour découvrir l’univers de Jeanne :

Le blog « My Urban Swetnesses »
Facebook & Instagram

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