mardi 23 avril 2024

Titiou Lecoq

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Titiou Lecoq dissèque la génération web

Auteure et journaliste qui assume son côté féministe, Titiou Lecoq est une fine observatrice de sa génération, qu’elle met en scène dans ses romans. La trentenaire parisienne y explore les relations entre hommes et femmes, et l’influence du web sur notre vie en société.
Son petit dernier, « La Théorie de la tartine« , est publié près de chez nous, par l’éditeur Au Diable Vauvert basé dans le Gard.

Interview réalisée à l’ombre d’un arbre, lors de la Comédie du Livre de Montpellier ! Titiou Lecoq y dédicaçait son second roman.

© Agence Anne & Arnaud
© Agence Anne & Arnaud

Mon 3e roman portera sur la famille ! Mais je ne me sens pas encore prête à l’écrire…

Tu as vendu 100 000 exemplaires de ton premier roman, “Les Morues” , publié en 2011 chez l’éditeur Au Diable Vauvert. Qu’est-ce que ça a changé pour toi ?

Avant qu’il ne sorte, je pensais pouvoir en vendre 3 000 exemplaires, et j’estimais que ce serait bien. Je me disais que si j’en vendais 5 000, ce serait dingue d’être lue par tous ces gens ! En fait, je ne m’y attendais pas du tout… Ce que ça m’a apporté ? Une sécurité financière et… une très grosse pression pour le second roman !

Justement, dans ce nouveau roman, “La Théorie de la tartine”, tu explores à nouveau tes thèmes de prédilection…

Le rapport au corps, à la sexualité, et à la représentation de soi en général m’intéressent. Les Morues était très axé sur des questions féminines, et si on retrouve ces problématiques dans La Théorie de la tartine à travers le personnage de Marianne, je me suis cette fois penchée sur les hommes. J’explore ce que ça veut dire être un homme, au niveau du physique et aussi socialement.

Les personnages sont moins attachants que dans “Les Morues”, non ?

C’est le fait de grandir en tant qu’écrivain : mes personnages sont plus complexes, avec leurs zones d’ombre. J’ai moins de pudeur et ce qui m’intéresse, c’est de gratter là où ça fait mal. Un roman n’est pas là pour nous montrer des gens super sympathiques ! Par exemple, Paul, dans La Théorie de la tartine, c’est un troll, un personnage hyper agressif, éminemment antipathique – mais en même temps il est tellement drôle qu’on s’attache à lui !

Face aux pressions de la société, la femme doit être parfaite, rock’n’roll et sexuellement libéré.

Dans “La Théorie de la tartine”, tu évoques la difficulté d’être une femme face aux pressions de la société…

J’ai l’impression que cette vision de la femme idéale est de plus en plus écrasante. Elle doit être parfaite, mais pas dans le sens polie ou bien éduquée, non, elle doit être rock’n’roll et sexuellement libérée ! Cet archétype de la Française, on le voit partout, partout, partout… Je crois qu’on gère cette pression différemment selon son âge. À 20 ans, cela m’a fait beaucoup souffrir. Je commence à m’en détacher, et cela fait un bien fou ! Cela m’arrive même de sortir pas maquillée aujourd’hui.

Est-ce que tu te considères comme une féministe ?

Oui, complètement et je le revendique, ce qui est plus facile aujourd’hui qu’il y a quelques années, où cette affirmation te valait qu’on te regarde de travers ! L’affaire DSK a remis au goût du jour les problématiques féministes, c’est plus simple de se revendiquer comme telle maintenant.

Titiou Lecoq
© Agence Anne & Arnaud

Bibliographie de Titiou Lecoq

La Théorie de la tartine-Titiou LecoqLa Théorie de la tartine (2015) – Au Diable Vauvert

Marianne découvre avec effroi que son ex a publié une sextape de leurs ébats sur le web !
Aidée par un ado fou de programmation et un éditeur idéaliste, elle tente de sauver les dégâts.
Une amitié improbable naît de cet incident…

Chroniques de la débrouille

Chroniques de la débrouille (2015) – Le Livre de Poche

Des chroniques hilarantes adaptées du blog de Titiou Lecoq, Girls & Geeks, où elle raconte la difficile insertion dans la société après un bac + 5 en sémiologie (l’étude des signes), l’évolution des rapports avec l’autre sexe jusqu’à arriver à… un heureux événement et la découverte de la vie à trois !

Les Morues


Les Morues (2011) – Au Diable Vauvert

Alice, Gabrielle et Emma, autoproclamées « Les Morues », promettent de ne pas se laisser mener par leurs sentiments ou marcher sur les pieds par les hommes !
Or les bonnes résolutions ne résistent pas toujours à la réalité…

L’avis de Titiou sur Grizette

Je trouve ça très bien un magazine féminin du Sud ! Je me demande souvent ce que pensent les lectrices hors de Paris lorsqu’elles feuillettent la presse féminine, parce que oui, je suis contente, moi je vis à Paris et cela me donne des infos sur quoi faire dimanche prochain… Mais elles, elles s’en fichent non ? À leur place, je le prendrais mal d’être exclue, c’est comme si on leur disait : « ben non désolée, vous n’habitez pas à la bonne place, ce mag n’est pas pour vous ! 

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