jeudi 25 avril 2024

Irma

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Irma, une jolie bouille devenue fée pop-folk de la musique

Tout semble réussir à Irma, jeune Camerounaise venue à Paris pour étudier.
En 2011, la jolie môme de 19 ans chavire le web avec sa chanson « I Know« . Avec ce single, les internautes la soutiendront via le label MyMajorCompany et la propulsent dans le monde de la musique.
En 2012, elle est choisie pour la publicité de Google Chrome. Quatre ans plus tard, avec deux albums en poche, une guitare et sa signature pop-folk, Irma n’en finit pas de se réinventer.

Irma
© Vincent Thomas
À 19 ans, tu as séduit les internautes, ton label et même Google. Comment as-tu vécu ce moment ?

C’est arrivé si vite que je n’ai pas eu le temps d’y penser. C’est seulement avec le recul que j’ai réalisé. Avec l’éducation que j’ai reçue, j’ai pour principe que rien n’est jamais acquis. Je ne réalisais pas vraiment et cela m’a permis de garder les pieds sur terre.

Pour avoir écrit ta première chanson « I Know » à 12 ans, sur l’injustice, puis « Hear Me Out » sur l’enfance maltraitée, considères-tu être une artiste engagée ?

Pas vraiment. Je dirais que c’est la façon qu’ont les gens de percevoir ma musique. Dès que quelque chose me touche, j’ai envie d’en parler. Et pour moi, l’enfance est vraiment un instant privilégié de la vie où on ressent l’injustice.

Irma
© Vincent Thomas
À quel âge as-tu appris la musique ?

J’ai commencé la musique à 7 ans par le piano classique, la guitare dès l’âge de 10 ans, période où j’ai composé mes premières chansons. J’ai étudié la guitare en autodidacte et pour le piano, j’ai eu un professeur du conservatoire de Moscou pendant 10 ans au Cameroun.

Ce voyage en France (est) le plus important de ma vie. Les chansons d’amours déçues sont liées à la France, un pays romantique.

Musique et images sont pour toi associées à en croire le clip de « Here Me Out » réalisé par Raf Reyntjens, auteur du clip « Papaoutai » de Stromae ?

Pour mes deux albums, les textes me sont venus avec des images. Pour moi, c’est primordial de les retransmettre le plus joliment possible. Peu à peu, dans la réalisation des clips, réalisateurs et danseurs ont pris place. J’ai commencé sur le web, j’ai cette culture de l’image. Pour moi, c’est une manière spontanée et libre de partager la musique.

Ce voyage solo à New York pour ton second album a été un voyage initiatique, salutaire ou inspirant ?

New York, c’était une coupure. Après mon 1er album et ma tournée, j’étais lessivée. Je n’avais plus d’inspiration. Là-bas, il y a tellement de choses à raconter. Ce qui m’a frappée était la désillusion de beaucoup de gens partis chercher le rêve américain. New York, ville de toutes les inspirations, des libertés, est une ville paradoxale avec un côté oppressant. C’est un gros bocal où tout le monde ne trouve pas ce qu’il cherche.

Irma
© Vincent Thomas
Est-ce que le voyage du Cameroun, où tu as grandi, vers la France a été tout aussi déterminant ?

Certaines des chansons de mon 1er album sont écrites au Cameroun, mon pays d’origine, et elles racontent ce voyage en France, le plus important de ma vie. L’album est un hymne à ces deux pays. Ma chanson « Every Smile » s’inspire de mes racines camerounaises. Les chansons d’amours déçues sont liées à la France, un pays romantique…

Pour moi, être une femme est une motivation, un moteur.

Quelles sont tes inspirations musicales ?

J’ai écouté Manu Dibango, des chansons francophones et américaines. Michael Jackson m’a donné envie de faire de la musique ainsi que Bob Dylan.

Te semble-t-il plus difficile de réussir dans la musique en étant une femme ?

Oui et dans tous les domaines. À ce propos, j’aime beaucoup la vision de la femme libre de Simone de Beauvoir que je trouve encore assez juste. Pour moi, être une femme est une motivation, un moteur. Cela me donne envie de me dépasser.

Et en étant une femme noire…

Bien sûr, les codes esthétiques sont si différents pour les noirs et les blancs. Pour nous, l’esthétique blanche est dominante. Le plus beau cadeau que j’ai reçu, c’est une femme qui m’a dit que sa fille ne voulait plus se défriser les cheveux depuis qu’elle m’avait vue à la télé. J’ai trouvé ça beau. Être une femme noire et exposée, ce n’est pas rien.

Tu portes toujours un bonnet ?

Et bien figures-toi que je l’ai enlevé ! Justement, adolescente, je ne savais pas quoi faire de mes cheveux. Je me suis aperçue qu’ils étaient beaux. J’ai décidé d’enlever le bonnet.

Pour en savoir plus

Site officiel de Irma
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