mardi 19 mars 2024
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Valérie Vernhet crée la Galerie L’Aberrante dédiée aux femmes photographes

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La Galerie L’Aberrante est un nouveau lieu d’exposition d’art photographique situé aux portes de Montpellier. Un nom provocant : une galerie « qui s’écarte de la règle », suivant la définition du dictionnaire. Sa particularité ? Exposer uniquement des artistes femmes.

Galerie L'Aberrante
Valerie Vernhet © Vanda Spengler

Valérie Vernhet est à l’origine de ce projet associatif, unique en son genre dans la région. Passionnée d’art et de photo en particulier, cette ancienne éducatrice spécialisée – diplômée en Histoire de l’Art – avait envie de partager son intérêt pour ce médium en créant un lieu pour favoriser les échanges. Au départ, elle avait imaginé respecter la parité femmes-hommes dans ses choix d’artistes, mais les femmes photographes étant sous-exposées, elle décide finalement de leur consacrer sa galerie. Sa manière à elle de soutenir la création féminine. Attention, « ce n’est pas parce qu’elles sont femmes qu’elles sont exposées. C’est parce qu’elles ont des travaux de qualité, car nous exposons avant tout des photographes. Toutes les femmes photographes ne seront pas exposées à la Galerie L’Aberrante », précise-t-elle dans un éclat de rire.

Valérie a choisi d’installer la Galerie L’Aberrante au Crès parce qu’elle avait envie d’un lieu convivial avec un extérieur, excentré de Montpellier « pour permettre à de nouvelles personnes de fréquenter une galerie, ouvrir à un nouveau public ». Et pourquoi pas, l’ouvrir aussi en résidences d’artistes. Valérie est une fonceuse et déborde d’idées. Elle n’a mis qu’une année à mûrir ce projet avant d’en assurer la direction, aux côtés de Sophie Véricel, présidente de l’association.

La Galerie L’Aberrante, un lieu d’échanges avec le public

Valérie et Sophie veulent que la Galerie L’Aberrante soit un lieu ouvert, un lieu d’effervescence, de réflexions et d’échanges. Alors elles organisent aussi des temps forts avec le public : soirées lecture, ateliers d’écriture, conférences, rencontres et projections ponctuent les expositions pour « continuer à parcourir les chemins, en ouvrir d’autres à partir de ce que présentent les photos ». De quoi bien remplir nos agendas !

Galerie L'Aberrante
Galerie L’Aberrante©DR

Située au rez-de-chaussée de l’ancienne maison de Valérie Vernhet, dans une zone résidentielle du Crès, la Galerie L’Aberrante a été inaugurée le 23 mars 2018 avec le vernissage de l’exposition « Blocs de chair » de Vanda Spengler, visible jusqu’au 27 avril. Cette première exposition donne le ton, Valérie n’a pas envie de « rester dans le consensuel ». Elle fonctionne aux coups de cœur pour le choix des artistes exposées, et s’intéresse principalement aux sujets humains.

Valérie prévoit en moyenne cinq expositions par an. Elle travaille déjà à la future programmation, avec notamment une conférence de la photographe Marie Docher, qui s’intéresse justement à la place de la femme dans la photo. L’idée n’étant pas bien sûr de mener uniquement une réflexion sur les femmes photographes. L’exposition suivante, organisée dans le cadre des Boutographies Hors les Murs, présentera durant le mois de mai les travaux de Marie Havel, photographe plasticienne.

La Galerie L’Aberrante est ouverte du mercredi au dimanche de 12h à 18h et un peu plus tard les jours d’événements, en entrée libre. L’adhésion à l’association est facultative mais permet de participer à son fonctionnement, une manière de soutenir ce projet ambitieux.

Galerie L’Aberrante – 1bis impasse du Faisan, 34920 Le Crès. Tél. 0652275775
Site internetPage Facebook

Vanda Spengler est la première artiste exposée à la Galerie L’Aberrante, avec sa série « Blocs de chair ». Nous l’avons rencontrée le soir du vernissage.
Vous inaugurez la Galerie L’Aberrante, un lieu dédié aux femmes photographes. Quel message cela représente pour vous ?

Je suis très fière que Valérie me l’ait proposé parce que ce n’est pas anodin. C’est encore un peu confus pour moi cette notion de femme photographe… Avec tout ce qui se passe ces dernières années, tout ce que les femmes autour de moi se réapproprient, les paroles qui se libèrent, je trouve ça hyper beau et fort, mais moi je n’ai pas grandi comme ça en fait. J’ai grandi en étant quelqu’un, je ne me suis pas construite en me disant « je suis une femme dans un monde d’hommes », pas du tout. Je réalise ces dernières années qu’il y avait plein de petites dominations par-ci par-là, mais je pense que j’ai fini par accepter que le fait d’être une femme photographe et pouvoir prendre en photo les corps que je veux, rien que ça c’est féministe ! Alors qu’avant, je le refusais, comme si c’était un gros mot. Alors que non, ce n’est certainement pas un gros mot. Je ne me définis pas forcément comme féministe ou femme photographe, je suis quelqu’un qui fait des photos. J’aime à penser qu’on ne peut pas deviner le sexe d’un artiste quand on voit son travail. Maintenant c’est important qu’il y ait des endroits comme ça pour plein de femmes qui restent sous représentées. Heureusement qu’il y a des initiatives comme celle-ci, évidemment.

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