vendredi 17 janvier 2025
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Solenne Ferrer-Diaz – la ferme Notre-Dame

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À la ferme Notre-Dame, Solenne Ferrer-Diaz perpétue une tradition familiale unique : celle de femmes agricultrices qui, depuis des générations, façonnent ce lieu avec passion. Éleveuse de bovins et productrice de cultures destinées à nourrir son troupeau, elle incarne une vision moderne et engagée de l’agriculture, où savoir-faire ancestral et innovation se conjuguent harmonieusement.

Une ferme familiale portée par des générations de femmes

Depuis des générations, la ferme Notre-Dame est le domaine des femmes de la famille Ferrer-Diaz. C’est ici que Solenne travaille aujourd’hui avec sa mère et, ponctuellement, sa petite sœur. Élever des vaches laitières et allaitantes, cultiver les céréales et fourrages pour les nourrir : voilà l’essence de leur activité.

« Ici, on vit au rythme des saisons », explique Solenne. En hiver, les tâches s’intensifient autour des animaux en bâtiment : les nourrir, surveiller les mises bas et veiller à leur bien-être. Avec le retour des beaux jours, c’est une autre énergie : les vaches retrouvent les pâturages pendant que le travail aux champs s’intensifie pour semer ou récolter. Une routine qui allie répétition et diversité, tout ce qu’aime Solenne dans son métier.

D’ingénieure à éleveuse : une vocation assumée

Après un bac scientifique et un diplôme d’ingénieure agricole obtenu à Toulouse, Solenne a d’abord exploré d’autres horizons. Elle a enseigné dans un lycée agricole, mais l’appel des pâturages était plus fort. « J’avais envie d’être sur le terrain, avec les vaches, sur les tracteurs. »

Malgré les réticences initiales de sa famille, attachée à l’idée de voir ce diplôme prestigieux utilisé ailleurs, Solenne a choisi de revenir à la ferme. Un choix audacieux, motivé par l’envie de perpétuer ce patrimoine familial et d’incarner pleinement sa passion pour l’élevage.

Solenne Ferrer-Diaz

La place des femmes dans l’agriculture : de l’ombre à la lumière

Solenne est aussi une observatrice avisée de la place des femmes dans l’agriculture. Si, dans sa famille, les femmes ont toujours tenu les rênes, elle a découvert, à travers ses études et ses lectures, que cette réalité était encore marginale.

Au fil du temps, elle s’est investie dans la valorisation des agricultrices. Ses recherches, initiées lors de ses études, ont pris de l’ampleur grâce aux réseaux sociaux. Solenne y échange avec des femmes de tous horizons agricoles : celles qui reprennent une exploitation familiale, celles qui s’installent hors cadre ou qui, face à l’adversité, bâtissent leur propre chemin. Ce réseau est devenu un lieu d’entraide et de reconnaissance, où les défis et les forces des agricultrices trouvent écho.

Solenne Ferrer-Diaz

Écrire pour partager une passion

Amoureuse inconditionnelle des vaches, Solenne a concrétisé un autre projet qui lui tenait à cœur : l’écriture d’un livre sur les races bovines françaises. « C’est mon animal totem », confie-t-elle avec un sourire. Cet ouvrage, richement illustré, met en lumière la diversité des bovins et la passion de ceux qui les élèvent.

Pour le réaliser, elle a mobilisé une communauté d’agriculteurs et agricultrices via les réseaux sociaux, recueillant une banque d’images exceptionnelle. Ce livre, entre pédagogie et hommage, est un témoignage vibrant de l’attachement de Solenne à son métier et à ses animaux.

Une vision inspirante pour l’avenir

Au-delà de ses activités à la ferme, Solenne incarne un modèle de résilience et d’innovation. Sa capacité à conjuguer héritage familial et regard contemporain sur l’agriculture inspire. Que ce soit à travers son quotidien d’éleveuse, ses recherches sur la place des femmes ou son engagement pour transmettre la beauté des bovins, elle prouve que l’agriculture peut être un choix éclairé, ancré dans la passion et l’audace.

En cultivant ses champs et ses rêves, Solenne Ferrer-Diaz montre qu’être agricultrice, c’est bien plus qu’un métier : c’est une façon de vivre et de transmettre.

Son conseil pour lancer un projet
La première chose à faire c’est se libérer des œillères qu’on peut se fixer soi-même ou que les autres veulent nous imposer consciemment ou inconsciemment. Essayer de se dire « je peux le faire.» Tous les chemins ne sont pas droits, il peut y avoir des parcours sinueux avec des hauts et des bas.

Donc repousser ses limites, mais avec une vigilance tout en pensant à se préserver.

Moi je le vois en tant que qu’agricultrice, ça reste quand même un métier physique. Il y a des jours où le corps fatigue parce que les jours d’avant il a beaucoup travaillé et il y a des fois où il faut se dire « ce n’est pas parce que je fais un métier physique que je dois continuer à foncer comme une brute.» Il y a des moments où je pense à moi, je me préserve, je préserve aussi les autres qui travaillent avec moi.

Que ce soit avec ma maman ou ma petite sœur, quand l’une flanche il y a les deux autres pour la remonter. Je pense que bien s’entourer, ça reste les conseils primordiaux quel que soit le milieu.

Photo de couverture Solenne Ferrer-Diaz ©Grizette.

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