mardi 19 mars 2024
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Salomé Géraud – Le Drive tout nu

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Salomé Géraud veut changer le monde ! Avec Pierre Géraud-Liria son associé et mari, ils ont créé le premier drive zéro déchet : Le Drive tout nu. Une aventure lancée à Toulouse, mais qui a vocation à se développer pour avoir un réel impact citoyen et écologique.

Pouvez-vous nous présenter votre projet ?

Le Drive tout nu c’est le premier drive zéro déchet, 100% responsable à Toulouse. L’idée est partie d’un constat très simple : les Français produisent environ 590 kg de déchets ménagers par an et le traitement des déchets en France coûte environ 7 milliards d’euros au contribuable. On trouvait que les chiffres étaient énormes et on se demandait pourquoi les gens ne consommaient pas davantage en vrac, en zéro déchet et on a eu vraiment envie d’agir là-dessus avec Pierre, qui est mon mari et mon associé. On s’est dit qu’on allait essayer de trouver une solution pour que les gens puissent avoir une solution plus pratique, plus économique pour consommer en vrac.

Comment ça marche ?

C’est très simple : vous pouvez faire vos courses sur ledrivetoutnu.com, il y a des produits alimentaires, des produits cosmétiques et des produits ménagers, le tout en version zéro déchet. On conditionne votre commande dans des contenants réutilisables, à savoir des bocaux en verre et des sacs en toile, et puis vous pouvez passer chercher votre commande sous deux heures. Donc c’est rapide et il y a une vraie facilité d’usage et quand vous venez récupérer votre commande, vous pouvez nous ramener les contenants de la fois précédente que l’on va laver et remettre dans le circuit.

Comment vous êtes-vous lancés ?

Au bout d’un certain nombre d’années sur le marché du travail, j’ai eu envie – on a eu envie tous les deux – de se lancer, de monter notre propre projet et c’est notre sélection au parcours entrepreneurs de Ticket for Change en 2017 qui nous a vraiment mis le pied à l’étrier et qui nous a fait passer de cette idée qu’on remuait dans notre tête depuis plusieurs années, aux premiers pas concrets du projet et c’est là qu’on a lâché tous les deux nos CDI respectifs et qu’on s’est dit : « Allez, banco on y va ! »

C’est plutôt porteur d’être une femme entrepreneure ?

Il y a tout un mouvement très positif autour de l’entrepreneuriat féminin en ce moment, c’est très valorisé une femme qui a envie d’entreprendre. Il y a plein de choses qui existent, beaucoup de parcours d’accompagnement spécifiques. Moi, j’ai eu la chance de bénéficier de l’accompagnement des Premières Occitanie, de WILLA by Paris Pionnières, à Paris. Il y a plein de concours autour de l’entrepreneuriat féminin, vous pouvez vraiment vous faire aider.

Alors après… en discutant beaucoup avec d’autres entrepreneurs autour de moi, il y a une forme d’auto-censure de la part des femmes elles-mêmes : on ose moins rêver grand, on est plus raisonnables que les hommes, mais je crois que c’est en train de se débloquer au fur et à mesure. Tous ces réseaux, à la fois d’accompagnement et les réseaux de femmes qui existent et qui se développent en ce moment, c’est une opportunité formidable et je crois qu’il faut vraiment profiter de ça.

Je trouve la période très favorable pour les femmes qui veulent entreprendre et qui veulent se lancer dans des projets.

Des conseils pour les porteuses de projet ?

La première chose, c’est qu’il faut parler de son projet. Je trouve qu’il y a beaucoup d’entrepreneurs qui, au tout début, ne veulent pas en parler, ils ont peur de se faire piquer leur idée… Mais au contraire, allez-y ! Parlez-en ! Parlez-en un maximum autour de vous, allez confronter votre solution aux gens, au réel, faites-la décortiquer, tordre dans tous les sens, c’est comme ça qu’on avance. Au mieux, vous allez susciter de l’envie de vous accompagner, de vous aider, donc ça, c’est vraiment génial.

Faites le premier pas ! Souvent, on a une idée, on a une vision et on ne sait pas par où commencer. Et nous, c’était très net au départ, on avait cette idée et on s’est dit : « Mais comment on va faire ? » Faites le premier pas, enclenchez le départ, c’est facile aujourd’hui, notamment dans l’économie sociale et solidaire, de se faire cocooner éternellement, il y a plein d’incubateurs… Au bout d’un moment, il faut aller confronter sa solution, son service à la réalité, à son marché et voir si ça marche. On peut toujours pivoter, on peut toujours changer et il faut se laisser cette possibilité-là. Donc ne pas avoir peur de faire le premier pas, après, tout s’enchaîne en fait assez simplement. Plus vous allez dégager d’envie, plus il y a de gens qui vont avoir envie aussi de vous aider.

Le dernier conseil c’est kiffez ! Lancez-vous, kiffez et surtout célébrez chaque petite victoire, chaque petit moment… Nous, on a célébré le premier client, le premier bocal qu’on nous a ramené, voilà, à chaque fois il faut célébrer ces petites victoires.

On n’est pas tous faits pour être entrepreneurs et c’est pas grave. On peut faire de l’intrapreneuriat au sein de sa propre structure, on peut être contributeur au sein d’autres projets aussi, donc il y a plein de manières de donner du sens, de changer le monde ! Chacun à sa petite échelle, mais on peut tous faire un peu un geste de colibri pour avancer, donc je pense que c’est important de ne pas avoir peur de se lancer. Je trouve que quand on met du sens dans ce qu’on fait, c’est que du bonheur.

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