Saliha Ouldyerou, enseignante expérimentée en français langue étrangère, propose avec Sankliché une nouvelle façon d’apprendre la langue. Cette application mobile invite les apprenants à pratiquer le français au cœur de la vie quotidienne et en interaction avec les habitants. Sankliché encourage une immersion directe, où chaque défi relevé dans l’application devient une occasion concrète d’échanger et de progresser.
Un nom, un concept : dépasser les clichés
Le nom de l’application résume bien l’objectif de Saliha : aller au-delà des stéréotypes. Sankliché aspire à sortir des images convenues comme le croissant ou la Tour Eiffel, pour donner aux apprenants l’opportunité de vivre la culture française au quotidien. Ce nom traduit aussi son envie de briser les clichés des deux côtés – aussi bien ceux que les nouveaux arrivants peuvent avoir de la France que ceux que les Français peuvent parfois nourrir sur les étrangers.
l’idée c’était de trouver un moyen pour les motiver, les engager, à partir pratiquer
Saliha Ouldyerou
Une idée née d’un parcours riche en expériences
L’application Sankliché prend racine dans l’expérience de Saliha, qui enseigne le français depuis plus de 20 ans, en France et à l’étranger. Elle a constaté que beaucoup de ses élèves n’osaient pas utiliser le français en dehors des cours, par manque d’occasions ou de confiance. Sankliché est donc née d’un désir de remédier à cette lacune et d’offrir un cadre motivant pour pratiquer, directement au contact de la vie locale.
Faciliter l’intégration : un enjeu essentiel
Saliha sait à quel point maîtriser la langue est crucial pour s’intégrer. Outre les démarches administratives, c’est aussi la clé de la vie professionnelle et sociale. Avec Sankliché, elle veut offrir un accès souple et pratique à la langue pour répondre aux contraintes de chaque apprenant, tout en leur permettant de progresser à leur rythme.
Pour moi la diversité est une richesse et (Sankliché) c’est un moyen de la mettre en avant
Saliha Ouldyerou
Un appui précieux pour les associations et les bénévoles
Dans de nombreuses associations, les cours de français sont dispensés par des bénévoles sans formation pédagogique. Sankliché peut être un soutien pour ces structures, en donnant aux apprenants un moyen de continuer à progresser en dehors des cours. L’application s’adapte aussi aux contraintes horaires, ce qui est précieux pour les personnes ayant des emplois du temps chargés ou des obligations familiales.
Une aventure collective qui prend son essor
Accompagnée par l’incubateur Les Premières Occitanie, Saliha a su rapidement réunir des partenaires autour de son projet. Elle a créé une association pour coordonner ces énergies et répondre aux besoins de nombreux apprenants. Cette synergie permet à Sankliché de s’étendre et de toucher un public de plus en plus large.
Promouvoir la richesse de la diversité
Pour Saliha, Sankliché n’est pas seulement une application de langue, c’est aussi une manière de célébrer la diversité culturelle. En donnant aux nouveaux arrivants un espace pour exprimer leur culture et partager leurs traditions, elle favorise l’échange et l’ouverture mutuelle. Avec Sankliché, Saliha Ouldyerou apporte une nouvelle vision de l’intégration : un apprentissage en français qui se transforme en un véritable dialogue entre les cultures.
Son conseil pour lancer un projet
De s’entourer, de trouver un accompagnement parce que ça c’est vraiment très riche au-delà de ce que propose la structure d’accompagnement. C’est aussi l’opportunité de rencontrer d’autres personnes qui sont en création. C’est très important d’avoir des gens autour qui ne soient pas que l’entourage qui peut en avoir assez d’entendre parler du projet.
Et de ne pas hésiter à tester des choses et à changer si besoin, mais à garder son idée. Moi je pense avoir identifié quelque chose, mais peut-être que la solution que je propose aujourd’hui n’est peut-être pas exactement la bonne, mais je dois continuer à chercher la solution à ce problème. Et c’est le conseil que je donnerai à celles et ceux qui se lancent aussi dans l’entrepreneuriat, éventuellement chercher plusieurs solution au lieu de se dire « j’arrête, ça ne marchera pas.»
Photo de couverture Saliha Ouldyerou ©Grizette.