Comment limiter nos déchets plastiques ? Cette question tourne en boucle dans la presse, chez les industriels, les chercheurs et plus largement toutes les personnes conscientes de l’urgence écologique. Chacun tente d’y répondre à sa manière… Olivia Clavier et son associé Simon Rivière ont trouvé une alternative originale en créant une nouvelle matière 100% végétale et compostable.
Pouvez-vous nous présenter Amphore ?
Amphore est une entreprise qui développe des matériaux biosourcés et à partir de ces matériaux on fabrique des gobelets. On va lancer une marque de gobelets réutilisables, personnalisables et compostables.
Comment est née cette idée ?
Amphore à la base c’est un projet étudiant. J’ai fait l’ENIT, l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tarbes. C’est là que j’ai rencontré Simon Rivière, mon associé. On organisait pas mal d’événements festifs, pas mal de soirées étudiantes et au lendemain de nos soirées étudiantes nos poubelles étaient remplies de déchets plastiques, principalement de gobelets en plastique.
C’est à partir de ce constat là qu’on a voulu développer une alternative plus écologique. Et plus globalement, on s’est intéressés à la pollution plastique. On a eu cette prise de conscience écologique et en même temps on a eu des cours sur les matériaux biosourcés. C’est là qu’on a vu l’opportunité qu’il y avait dans le développement de ces nouveaux matériaux.
Vous êtes accompagnés ?
On a eu plusieurs accompagnements tout au long du projet. Les premiers quand on était étudiants. On a eu notamment le statut d’étudiant-entrepreneur, ce qui nous a permis de concourir au concours Pépite Écrin. On a eu des ateliers menés par Jérôme Colombani, référent entrepreneuriat à l’ENIT. On a aussi eu des ateliers dans le cadre du concours Entrep’ Adour, du Réseau Entreprendre Adour. Donc ça c’était très formateurs sur tout ce qui est marketing notamment. Et puis après, on a été accompagnés par le BIC Crescendo.
Pourquoi avez-vous décidé de porter ce projet ?
On a eu conscience qu’on a eu de la chance, que les étoiles se sont alignées, qu’on a eu une super opportunité de travailler avec des gens très compétents, de développer assez rapidement quelque chose de concret, une vraie solution écologique. On s’est dit qu’il fallait saisir cette opportunité. Et puis si on avait lâché le projet, ça voulait dire repartir sur un schéma plus classique de travail d’ingénieur dans des industries plus classiques et c’est un peu dommage parce que moi je ne me voyais pas forcément repartir travailler dans des industries qui pourraient être plus polluantes. Ça m’animait plus de me lancer sur notre projet personnel avec un impact écologique plus intéressant.
Au final c’est à nous de créer nos propres filières et nos propres voies si on ne nous les offre pas. Donc c’est un peu ce qu’on a fait.
Quels sont vos objectifs avec Amphore ?
Avec Amphore on s’est donné pour mission d’aider les organisations, les citoyens, à diminuer leur consommation de plastique au quotidien. Et après, on va essayer de limiter l’impact de nos produits tout au long de leur cycle de vie. Donc on va faire attention à l’origine de nos matières. Là, on travaille avec des matières biosourcées. On essaie de travailler aussi avec des matières d’origine locale, et on veut vraiment maîtriser la fin de vie de nos produits. Donc on propose notamment le compostage de nos produits pour que ça ne soit pas des déchets plastiques qui viennent polluer les océans.
je ne regrette pas d’être sortie de ma zone de confort et ça m’a appris beaucoup de choses
Olivia Clavier
Des conseils pour lancer un projet ?
De faire en sorte que son projet soit vraiment en accord avec ses valeurs. Tant mieux si ça devient une passion, enfin que vous êtes animé par votre projet. Ça ne va pas être facile. Il ne faut pas se mentir, ce n’est pas facile l’entrepreneuriat. Il y a des hauts et des bas. Il faut persévérer et aller de l’avant. C’est un marathon, ça ne se fait pas du jour au lendemain, je ne pense pas. En tout cas, notre projet demande de la persévérance.
Le fait qu’on mène ce projet à deux avec Simon, c’est un atout parce qu’on peut se soutenir mutuellement. Ça aide bien. Puis on va plus loin aussi dans pas mal de questions, on se challenge et du coup les réflexions on les pousse plus loin que si on était seul. Oui ça fait peur l’entrepreneuriat, ça c’est sûr. Mais voilà, moi je ne regrette pas d’être sortie de ma zone de confort et ça m’a appris beaucoup de choses.
Photo de couverture Olivia Clavier ©Grizette.