Passionnée d’animaux et engagée dans le bien-être des autres, Margot Apert a fondé Temps la Patte, une entreprise de médiation animale au cœur de l’Occitanie. Avec ses compagnons à poils, à plumes et même à sabots, elle intervient auprès d’enfants, de seniors, et de personnes en situation de handicap pour créer des moments de partage uniques. Dans cette interview, Margot nous raconte son parcours inspirant, sa méthode de travail où l’animal est un véritable partenaire, et les petites victoires du quotidien qui donnent du sens à son métier. Plongez dans l’univers apaisant de Temps la Patte !
Une passion transformée en vocation
Derrière Temps la Patte, il y a une histoire de passion et de vocation. Depuis toujours entourée d’animaux, Margot a suivi un parcours oscillant entre l’univers agricole et la relation d’aide. Après un bac STAV (sciences et techniques de l’agronomie et du vivant), elle envisage un temps une carrière agricole, mais ressent le besoin de creuser davantage la dimension humaine dans sa relation avec les animaux. L’étincelle vient de sa mère, infirmière et formée à la médiation animale, qui l’initie à cette pratique innovante. Margot saute le pas, commence comme remplaçante en Maison d’Accueil Spécialisée, et découvre une seconde vocation : accompagner les personnes dans leur bien-être par la médiation animale. Elle se forme alors comme monitrice-éducatrice, posant ainsi les bases solides pour fonder ensuite Temps la Patte.
(Les animaux) sont nos partenaires de travail et non pas des objets.
Margot Apert
La médiation animale, une relation d’aide unique
Temps la Patte propose des séances de médiation animale, une pratique qui ressemble aux thérapies artistiques comme l’art-thérapie ou la musicothérapie, mais ici, l’animal joue un rôle central dans la relation d’aide. La médiation animale, c’est avant tout une relation triadique qui se compose du bénéficiaire, du médiateur (Margot) et ou du référent de la personne, un parent, un éducateur, ou un soignant et l’animal. Ce format en trio permet de créer des liens forts où chaque acteur joue un rôle essentiel, et les objectifs sont ajustés en fonction des besoins spécifiques du bénéficiaire.
Les séances peuvent être individuelles ou se faire en petits groupes, un format qui permet de garder un accompagnement personnalisé. Les échanges et les interactions sont au cœur de la réussite de ces séances, particulièrement dans les établissements médico-sociaux où Temps la Patte intervient.
Il faut peut-être mettre des formations obligatoires avant d’adopter un animal, peu importe lequel, pour connaître vraiment ses besoins spécifiques et arriver à le comprendre.
Margot Apert
Les animaux comme partenaires de travail
La particularité de Temps la Patte, c’est la diversité des animaux qui accompagnent ces moments de partage. Chiens, lapin, cochon d’Inde, parfois même un chat, un perroquet ou une ânesse, Margot adapte son équipe en fonction des publics et des objectifs des séances. Mais attention, chaque animal a sa place et son propre rôle. Les chiens sont soigneusement éduqués, et les autres animaux comme les lapins sont choisis en fonction de leur caractère. C’est un travail de partenariat où l’animal est un acteur à part entière, et non un simple outil.
Ce respect du bien-être animal est fondamental chez Temps la Patte. Margot s’assure que chaque séance se passe dans le respect des besoins des animaux, adaptant leurs activités pour que chacun puisse s’épanouir dans ce qu’il offre aux bénéficiaires. Cette approche sensible et respectueuse crée une relation authentique, où les animaux ne sont pas « utilisés » mais participent pleinement et naturellement aux séances.
Un impact concret et des instants magiques
Les effets de la médiation animale sont tangibles et souvent touchants. Lors d’une intervention en EHPAD, Margot raconte qu’une résidente atteinte d’Alzheimer, peu communicative habituellement, s’est ouverte en voyant des cochons d’Inde, évoquant des souvenirs liés à ses enfants. Ce genre de réaction, aussi simple soit-elle, a un impact incroyable, à la fois pour les bénéficiaires et pour l’équipe soignante, témoignant de la magie que les animaux peuvent apporter dans des situations complexes.
S’intégrer dans un réseau entrepreneurial
Pour faire vivre Temps la Patte, Margot a intégré RezoL, un réseau de chefs d’entreprise de Lozère, qui l’aide à faire connaître sa pratique et à apprendre les ficelles de l’entrepreneuriat. RezoL est un espace de partage et d’entraide entre entrepreneurs, idéal pour échanger, développer de nouvelles idées et apprendre à parler de son projet. Ce soutien est précieux dans un secteur où l’éducation autour des bienfaits de la médiation animale reste encore nécessaire.
Donner une vraie place aux animaux dans la société
Temps la Patte est bien plus qu’une simple entreprise de médiation animale, c’est aussi une réflexion sur la place de l’animal dans notre société. Margot porte un regard critique sur les abandons, la maltraitance et la facilité d’adoption qui laissent parfois place à des incompréhensions. Elle milite pour une meilleure formation des futurs adoptants, estimant essentiel que chacun connaisse et respecte les besoins des animaux pour vivre en harmonie avec eux. L’enjeu est de mieux comprendre nos compagnons à quatre pattes, qui depuis des millénaires cohabitent avec nous sans toujours être compris à leur juste valeur.
Temps la Patte, un projet qui fait du bien à tous
Temps la Patte incarne une approche sensible, humaine et respectueuse de la relation entre l’homme et l’animal. Les animaux ne sont pas seulement des assistants, mais des partenaires qui enrichissent la vie de chaque bénéficiaire. En faisant vivre cette approche novatrice en Occitanie, Margot apporte une réponse unique et bienveillante aux besoins des personnes en difficulté, et montre comment la médiation animale peut changer des vies, une séance à la fois.
Son conseil pour lancer un projet
De ne pas laisser tomber, même avec les échecs, de continuer et de persévérer et de vraiment faire vivre son rêve ou son projet. Ce n’est pas les premières années qui sont vraiment décisives et c’est en ne lâchant pas qu’au bout de 2, 3 ou 4 ans on va voir les résultats.
Photo de couverture Margot Apert ©Grizette.