De l’apéro à l’entrepreneuriat, voici l’histoire étonnante de Pissedebout une marque qui bouleverse les codes et libère les vessies. Un succès qui ne doit rien au hasard, porté par la vision à la fois pragmatique et engagée de Magali Chailloleau.
L’étincelle d’un soir d’apéro
Qui aurait cru qu’une soirée entre copines pouvait donner naissance à une aventure entrepreneuriale ? C’est pourtant lors d’un de ces moments conviviaux qu’un objet insolite fait son apparition : le pisse-debout. Cette révélation provoque un véritable déclic. Cet accessoire, sorte d’entonnoir astucieux permettant aux personnes sans pénis de faire pipi debout, était la solution évidente à un problème que personne n’osait vraiment aborder. Face à l’enthousiasme général, l’idée fait son chemin et se transforme en une conviction profonde : il fallait démocratiser cet objet en France !
Quand l’innovation coule de source
L’aventure démarre avec un premier modèle jetable, made in Montpellier s’il vous plaît ! Mais l’ambition ne s’arrête pas là. Soucieuse d’impact environnemental, l’entreprise développe une version réutilisable, produite dans le Gard et assemblée à l’ESAT de Saporta à Lattes. Un projet qui séduit bien au-delà des espérances : lancée sur Ulule avec un objectif de 8 000€, la campagne de financement atteint les 46 000€. Preuve que le concept ne laisse pas indifférent.
« J’étais quand même intimement persuadée que ça allait marcher et c’était obligé »
Magali Chailloleau
Un accessoire aux multiples usages
Si l’idée est née des galères de festivals – ces moments où les uns peuvent tranquillement arroser les arbres pendant que les autres partent en expédition – le pisse-debout s’est révélé utile dans bien d’autres situations. Les randonneuses seniors y trouvent une solution pour éviter la périlleuse position accroupie, les fillettes peuvent affronter sereinement les toilettes de l’école pas toujours accueillantes, et les professionnelles travaillant dans des secteurs « masculins » y voient enfin une réponse pratique à un problème quotidien. Camionneuses, pompières, agentes de sécurité : fini les contorsions.
« Je m’interdis moins aujourd’hui de me projeter dans d’autres carrières et dans d’autres projets, ce que je n’aurais jamais osé imaginer il y a 15 ans »
Magali Chailloleau
Une approche entrepreneuriale intuitive
Avec une formation en comptabilité et gestion en poche, pas question de se lancer tête baissée. Le développement de l’entreprise s’est fait pas à pas, avec prudence et méthode. Une approche qui n’a pas empêché quelques erreurs – après tout, qui n’en fait pas ? – mais qui a permis d’éviter les écueils majeurs. Après une phase d’expansion, l’entreprise a même osé faire machine arrière pour revenir à un modèle plus simple mais plus rentable. Une décision courageuse qui prouve qu’on peut réussir sans sacrifier ses valeurs.
Une entrepreneure aux multiples facettes
Le succès de Pissedebout a visiblement ouvert les vannes de la créativité ! Désormais également diététicienne spécialisée dans les alimentations végétales, la fondatrice anime le podcast « Le Dos de la Cuillère » et mijote d’autres projets pour 2024. Cette première aventure entrepreneuriale a manifestement donné des ailes et libéré un potentiel créatif qui ne demande qu’à s’exprimer.
Une success-story inclusive
Ce qui a commencé comme une solution pratique s’est transformé en bien plus : un outil d’émancipation, un pas vers plus d’égalité, une entreprise responsable qui prouve qu’on peut conjuguer utilité sociale et viabilité économique. Le projet, porté par une vision claire et une gestion rigoureuse, montre qu’il est possible de créer une entreprise à son image, sans compromis sur ses valeurs.
Cette aventure entrepreneuriale démontre qu’avec de l’audace, du bon sens et une bonne dose d’humour, on peut transformer une idée apparemment saugrenue en success-story. Une belle leçon d’entrepreneuriat qui prouve que parfois, les meilleures idées ne tombent pas du ciel… mais naissent autour d’un verre entre amis !
Son conseil pour lancer un projet
Je conseillerais de discuter avec d’autres entrepreneurs, d’échanger sur leur expérience parce que je ne pense pas qu’il y ait une bonne façon de faire, une solution qui soit immuable et qui fonctionne pour tout le monde. Quelque chose peut fonctionner pour une personnalité, un produit, une façon de voir les choses, une envie d’articuler sa vie perso avec sa vie pro et je pense qu’échanger avec des personnes qui ont plusieurs expériences, ça permet peut-être de repérer ce qui nous convient.
Photo de couverture Magali Chailloleau ©Grizette.