mercredi 24 avril 2024
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Hélène Blanc – Les Jugeotes

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Hélène Blanc aime par dessus tout aller à la rencontre des artisans, ceux qui, comme elle, ont décidé de travailler autrement dans le respect du vivant. Elle nous les fait découvrir à travers Les Jugeotes, la marque qu’elle a créée en Aveyron.

Pouvez-vous nous présenter votre activité ?

Les Jugeotes, c’est une marque pour proposer des alternatives engagées dans le quotidien. Pour mieux consommer tout ce qu’on a du mal à trouver d’occasion pour la maison, pour les enfants et pour les grands. Cela prend la forme d’une boutique en ligne et d’événements occasionnels en Aveyron. Ma mission, c’est guider au mieux les gens, je déniche pour eux des alternatives, des petites marques, des petits créateurs pour les mettre en lumière et montrer au grand public qu’il existe des alternatives 100% fabriquées en France avec des matériaux propres, bien pour ceux qui les produisent et ceux qui les utilisent.

Pourquoi cette envie ?

J’ai eu envie de faire ça parce que je suis très attachée au savoir-faire, à l’artisanat. J’aime beaucoup chercher et dénicher. Les Jugeotes c’est un peu un mix de tout ça. Et puis j’ai plein d’idées, donc parfois, j’imagine des objets et les créateurs aveyronnais les fabriquent pour Les Jugeotes.

Quel est votre parcours Hélène Blanc ?

J’ai eu un parcours avec un bac Arts appliqués, STA Arts appliqués, puis un BTS Design d’espace. J’ai fait une formation en plus dans l’étalagisme et la décoration et puis je suis vite entrée dans la vie active en travaillant chez un architecte puis un menuiser escaliéteur, donc un peu plus l’aspect commercial et technique. Ensuite, j’ai bossé pour une Scop qui vend des sites internet. J’étais chargée de projets, pour faire le lien entre les développeurs et les clients, dans le tourisme, l’artisanat, les collectivités. J’ai eu souvent envie, enfin à chaque naissance de mes enfants, de changer. Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais à chaque fois que je revenais de congé de maternité, je leur disais : « Je vais partir bientôt ! Je ne sais pas quand ! ». Et puis j’ai franchi le pas en juin 2021 et j’ai quitté cette agence web, d’abord pour me poser et prendre le temps de réfléchir à toutes les idées que j’avais depuis longtemps et en fait, Les Jugeotes sont donc nées assez rapidement. J’ai eu la chance de me faire accompagner par un coach et tout s’est dessiné assez vite en fait.

Écouter son intuition, au plus profond de soi.

Hélène Blanc
Comment est né le projet ?

La première phase était vraiment plus créative, émotionnelle sur mes besoins, mes envies et mes limites. Donc le coach m’a beaucoup aidée en ça, à poser un peu le socle de tout cela et après, il y a eu toute la partie création, recherche de logo, d’un univers graphique, dénicher les fournisseurs, voir comment le concept allait se goupiller. J’ai eu un autre accompagnement aussi avec l’ADEFPAT, qui est une association et là, on est rentré un peu plus dans la stratégie marketing, le business plan, etc. Ça a pris plusieurs mois, mais c’est comme une ligne tracée où j’étais assez euphorique de lancer tout ça en fait, de voir naître ce projet.

Quelles sont vos valeurs ?

Les Jugeotes c’est vraiment des valeurs de savoir-faire, de pouvoir valoriser le travail d’artisans ou de créateurs avec un fort attachement au « Fabriqué en France ». J’ai élaboré une charte de sélection au départ des Jugeotes pour pas être un fourre-tout de produits plus ou moins locaux. Je me suis vraiment attachée à ce que les produits soient fabriqués en France, que les personnes qui les fabriquent se rémunèrent correctement, qu’il n’y ait pas de produits dangereux, que les produits soient durables, utiles et transmissibles. Notamment dans l’univers de l’enfant, je suis vraiment attachée à ça. Donc les objets ne sont pas genrés, ni filles, ni garçons. Je ne propose pas de personnalisation, genre un prénom brodé sur un bavoir, parce que j’aime l’idée derrière que l’objet, on va le donner, on va le vendre, on va le prêter. Donc voilà, s’il est personnalisé ce n’est pas possible.

Je sens les gens très sensibles sur le zéro déchet, notamment sur l’univers de l’enfant. Quand ça touche aux tout-petits, les affaires de puériculture, on sent qu’ils ont vraiment envie d’avoir des objets sains, propres, qui ne soient pas bourrés de produits toxiques pour les petits et contents de découvrir aussi des nouvelles marques françaises. Je sens qu’ils aiment bien, notamment les jeux. Il y a beaucoup de jeux maintenant bien faits et à visée éducative et les gens trouvent ça chouette, ils aiment bien.

Des conseils pour lancer un projet ?

Je pense que l’une des notions les plus importantes est vraiment de s’écouter, le feeling. Enfin si vraiment on ne le sent pas, de ne pas y aller ou de ne pas le faire. Moi, je suis assez comme ça à capter les choses, à ressentir, et les seules fois où je me suis forcée de travailler avec quelqu’un ou de faire quelque chose… Si je me suis forcée, ça ne l’a pas fait derrière. Donc oui, vraiment de s’écouter au plus profond de soi et d’écouter son intuition et son feeling.

Et l’avenir ?

Internet c’est bien, mais le lien avec les gens commence à me manquer. J’ai grand plaisir quand je fais des événements, des marchés, des salons, à échanger avec les gens et là, aujourd’hui, je vois que je suis un peu à la limite de cela et que j’ai envie d’un après où je pourrais leur expliquer face à face l’histoire des objets, pourquoi je les ai choisis, qu’ils puissent toucher et voir. Voilà, c’est peut-être le projet de demain du coup pour Les Jugeotes.

Photo de couverture Hélène Blanc copyright Grizette.

Merci La Station à Rodez pour votre accueil.

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