samedi 20 avril 2024
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Barbara Pastre-Glatz – Vu d’en Face Production – La Montpellier Reine

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En s’appuyant sur son agence d’événementiel, Barbara Pastre-Glatz a ouvert le champ des possibles et donné vie à de nombreuses initiatives, comme la course caritative « La Montpellier Reine » qui lui permet de récolter des fonds reversés à la lutte contre le cancer du sein.

Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?

Vu d’en Face Production est une agence d’événementiel où nous produisons nos propres événements, mais aussi nous en organisons pour nos clients, qu’ils soient institutionnels ou privés. On organise aussi des événements pour des particuliers, comme des mariages, des anniversaires et nous avons aussi une agence d’hôtes et d’hôtesses pour accompagner d’autres agences et des lieux de prestige pendant leur événement. Et puis le dernier bébé de notre agence est un magazine pour enfants qui s’appelle Nine.

Votre entreprise a 10 ans, avez-vous rencontré des difficultés ?

Ça a été compliqué de monter mon entreprise, même si j’ai été très bien accompagnée par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Montpellier. Je connaissais peu de monde et à Montpellier, il faut avoir du réseau. Et malgré votre expertise, malgré vos compétences dans un certain domaine – moi, j’étais Commissaire Général de salons professionnels – c’était compliqué. Ce n’est pas facile de répondre à des appels d’offres, à des consultations, quand vous êtes une toute petite entreprise avec une seule personne !

Les réseaux féminins sont-ils utiles ?

Il y a 11 ans, j’ai monté « Les Pétroleuses » donc bien entendu que les réseaux féminins sont très importants pour moi. J’ai énormément de bienveillance pour tous ces réseaux féminins mais je n’ai pas le temps parce que j’ai une vie aussi de maman qui prend énormément de place. C’est vrai que le soir, maintenant, je préfère rester avec mes enfants, mais j’ai beaucoup de bienveillance pour ces réseaux, je pense qu’ils sont très importants.

Vous êtes féministe, il y a encore des combats à mener ?

Je fais partie de la génération des mamans qui brûlaient leurs soutiens-gorge, donc très féministe. Alors je pense qu’il y a de plus en plus d’associations féministes qui vont un petit peu dans tous les domaines, ça c’est génial ! Il y a encore beaucoup de combats à mener, beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses à faire. Les Droits des Femmes, certes il y a des femmes qui le font très bien dans leur association, je crois aussi la fierté d’être une femme…

Mais il y a quelque chose en ce moment qui me dérange énormément : arrêtons de nous considérer comme des consommatrices un peu idiotes. Voilà, il y a quelque chose sur la surconsommation de nos jeunes filles (moi je n’ai que des filles) qui me dérange un petit peu, sur… la bêtise télévisuelle que les jeunes regardent, que les jeunes filles regardent, je vois sur tous les réseaux sociaux l’image de la femme… Attention ! Attention à ce qu’on est en train de donner “à manger” à nos jeunes filles.

Parlez-nous de La Montpellier Reine…

J’ai souhaité organiser un événement, ludique, sympathique, pour dire à toutes ces femmes qui étaient malades du cancer : « Ne vous inquiétez pas, on est là et on peut vous aider ». Donc cet événement, La Montpellier Reine, qui a commencé avec 1 000 personnes, est maintenant l’un des événements phares. Nous avons été les précurseurs de ces courses pour une bonne cause puisque aujourd’hui nous sommes 8 500 à venir courir : hommes, femmes, enfants, écoles, associations, entreprises. Cet événement n’est pas le mien, il est vraiment celui de tous les Montpelliérains le jour de la Fête des Mères, une date symbolique. Et depuis 10 ans, il nous a permis de reverser 400 000 euros, ce qui est une somme très importante et qui fait de La Montpellier Reine l’association la plus importante dans les dons versés à la recherche.

Un autre événement vous tient à cœur ?

C’est Abracadabra, c’est mon autre pendant : les enfants. Si j’avais pu en avoir 20, j’en aurais eu 20, ma grand-mère en a eu 13 ! J’adore ! J’ai voulu redonner aux enfants un espace de liberté, de bonheur, pour qu’ils puissent courir, marcher, expérimenter, utiliser leurs sens, ce que les enfants malheureusement oublient avec le Digital, avec leur ordinateur, leur tablette, leur téléphone… J’ai voulu vraiment qu’ils réapprennent à grimper dans les arbres, apprendre à faire un cerf-volant, apprendre à faire un tipi… Ça c’était des valeurs qui étaient très intéressantes pour moi.

Des conseils pour celles qui voudraient se lancer ?

Il faut beaucoup de persévérance, il faut vraiment y croire. Il y a beaucoup d’événements, de courses à pied qui se montent en ce moment pour de jolies causes… Organiser un événement, c’est un métier aussi, je crois qu’on l’oublie souvent, c’est un vrai métier, il y a des lois qu’il ne faut pas contourner, il faut être au courant de tout ce qui est réglementation en événementiel.

Et il faut vraiment y croire, il faut aller jusqu’au bout des choses.

Il faut beaucoup de persévérance et il faut savoir s’entourer. S’entourer de prestataires, s’entourer de partenaires importants qui peuvent vous aider à monter un projet qui voit le jour, parce qu’il y a beaucoup de projets qui sont sur les rails, et en fait, au premier grain de sable ou au premier caillou dans la chaussure, on abandonne. Et il faut vraiment y croire, il faut aller jusqu’au bout des choses. L’argent n’est pas une fin en soi, c’est-à-dire qu’il ne faut pas se bloquer pour des raisons budgétaires, quand vous allez chercher un financement. Il y a d’autres façons d’être partenaire et ensuite, on s’aperçoit que des échanges marchandises ou des échanges de compétences peuvent permettre au début de monter un projet, sans finalement beaucoup de budget.

C’est important pour vous de rassembler ?

J’ai besoin de rassembler des gens autour d’un projet, j’adore travailler en équipe. Alors je ne sais pas si c’est le syndrome de la famille nombreuse, mais travailler seule ne m’intéresse pas tellement, j’aime travailler en équipe, avoir des projets qui se concrétisent. Je crois que c’est le but de mon métier.

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