Adéline Constance et Julie Lambert partagent cette même passion pour la cosmétique et l’envie de créer une marque porteuse de sens. Elles se sont associées pour porter ensemble un projet novateur : L’Accent, la première marque de dermo-maquillage avec des actifs issus de la châtaigne des Cévennes.
Après 4 ans de R&D et de mise au point vous lancez votre premier produit ?
Julie : C’est un fond de teint en poudre libre, hydratant, avec un indice de protection solaire, non comédogène, non acnéigène, hypoallergénique et toléré par les peaux sensibles également. Il y a eu beaucoup de tests cliniques qui ont été faits sur les produits pour pouvoir vraiment garantir une haute sécurité, en plus d’une haute efficacité du produit de maquillage. Pour faire vraiment du maquillage et du soin à la fois.
Comment vous est venue cette idée ?
Adéline : On a l’habitude en cosmétique, de s’inspirer de ce qui nous entoure. C’était la Fête de la châtaigne… J’ai étudié ce fruit, qui biochimiquement parlant, était un fruit riche en sucres et en ingrédients cosmétiques, et je me suis dit : « Bingo ! J’ai mon ingrédient phare pour créer une innovation autour du maquillage ».
Avez-vous été accompagnées ?
J : On a été incubées fin 2015 pour deux ans. C’est tout un accompagnement avec des chargés d’affaires et une collaboration de recherche avec un des centres des Mines. Pour nous, c’était Le Centre des Matériaux des Mines d’Alès.
A : Rentrer dans un incubateur à l’époque, ça nous donnait accès à l’AFT « Aide à la Faisabilité Technologique » qui nous a permis, après, de travailler en collaboration avec l’École des Mines, Pharma de Montpellier et l’INRA d’Avignon.
Comment avez-vous surmonté les difficultés ?
J : On ne craque jamais en même temps, du coup on se soutient !
A : C’est d’être deux déjà, ça permet d’avoir un peu plus d’énergie sur du long terme. C’est de commencer à construire le projet, à avoir des résultats, du concret (la poudre, le boîtier…) et donc c’est ça, au fur et à mesure on dit : c’est ce qu’on veut faire et c’est pour ça qu’on le fait, et ça nous aide à tenir le cap.
C’est compliqué d’être une femme et puis d’avoir 30 ans (…)
Être une femme : frein ou moteur ?
A : C’est plus difficile ! Concrètement, dans l’innovation et sur le territoire, c’est compliqué. C’est compliqué d’être une femme et puis d’avoir 30 ans, c’est compliqué parce qu’on est ni trop jeunes ni pas assez matures, donc ils ne savent pas…
J : Ils doutent beaucoup…
A : Il a fallu dépenser beaucoup plus d’énergie que d’autres projets pour convaincre. Pas sur le projet en lui-même… Pour convaincre…
J : …que nous, femmes, de 30 ans, on était capables de porter ce genre de projet. Il faudrait juste changer les mentalités. Une femme a le droit, à 30 ans ou peu importe son âge, d’avoir un projet quel qu’il soit, et de le monter, et d’être légitime à le monter.
Des conseils pour les porteuses de projets ?
A : Au tout début on manque de confiance, on a l’intuition que c’est comme ça qu’il faut faire mais on a l’impression que les autres savent mieux. Et donc ils vont tous donner un conseil, dire que c’est comme ça qu’il faut faire et finalement il faut faire comme on a envie. Donc le meilleur des conseils c’est vraiment de s’écouter soi, de faire ce qui nous semble bien.
J : Il faut y croire. Être entourée, c’est très important parce que ce sont des projets de longue haleine, ça ne se fait pas en 6 mois, ni en 1 an malheureusement ! Il faut aussi beaucoup communiquer dans l’équipe. Il y a eu des clashs aussi entre nous, c’est un vrai… c’est pire qu’un mariage ! Mais voilà, ça fait partie de l’aventure. Il faut y croire coûte que coûte et même si parfois c’est dur. On se lève le matin, c’est pas facile… Il faut y croire. Croire en soi, croire en l’équipe et croire au projet surtout, parce que ça fait avancer.