mardi 19 mars 2024
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[BLOGS DU SUD-Toulouse] À la rencontre de Lucie « Je veux tout goûter / Je deviens écolo »

Chaque jour, vous pouvez retrouver les derniers articles publiés par la blogosphère locale grâce à notre sélection des influenceuses du Sud. Nous sommes allés à la rencontre des blogueuses et blogueurs de la région pour découvrir leur personnalité, leur univers… et vous les présenter !

Lucie, journaliste-blogueuse nature

Lucie Paimblanc est tombée sous le charme de Toulouse il y a quelques années et a décidé d’y poursuivre ses études. Aujourd’hui à 28 ans, elle est journaliste pigiste, une activité qu’elle combine avec ses deux blogs « Je veux tout goûter » et « Je deviens écolo ». Passionnée par la nature et les cueillettes saisonnières dans la montagne, c’est avec beaucoup de passion qu’elle partage ses astuces pour intégrer le “zéro déchet” dans sa routine quotidienne.

Tu as grandi en Seine-et-Marne, qu’est-ce que qui t’a poussée à t’installer à Toulouse ?

J’avais visité Toulouse avec ma mère et une personne qui connaît bien la ville. Je me souviens du quartier Saint-Étienne, des détails historiques et de la beauté de la ville que j’ai admirée avec les yeux de l’amour. Je ne me suis jamais sentie attachée à la Seine-et-Marne, ni même en région parisienne où j’ai commencé mes études. Comme je voulais déjà faire une école de journalisme, j’ai passé les concours en espérant avoir Toulouse et j’ai réussi ! Je suis donc arrivée en 2011 pour intégrer l’école.

C’est vrai que ton intérêt pour la nature et l’environnement vient de tes vacances passées dans la ferme de tes grands-parents ?

(Rires) En partie… La nature a toujours été un endroit que je trouve ressourçant et apaisant. Je n’ai jamais aimé vivre en ville. Mes parents sont tous les deux issus de familles d’agriculteurs et on allait très souvent dans la ferme de ma grand-mère. Je me suis rendue compte tardivement de ce lien avec la nature ou avec les choses simples, que d’autres personnes n’ont pas. Assez récemment je me suis rendue compte que j’ai ce besoin d’aller dans la nature et je suis contente parce que mon copain aime bien aussi. Comme il a une voiture, on profite de temps en temps le week-end de la campagne ou la montagne.
J’adore les arbres fruitiers, cueillir des fleurs d’Acacias au printemps pour en faire des beignets ou de l’ail des ours (ou ail sauvage, plante à fleurs blanches que l’on trouve dans les sous-bois, ndlr) dans les Pyrénées. Être relié aux saisons, à la nature et aux choses qui seront là quand nous, on aura disparu…

La nature a toujours été un endroit que je trouve ressourçant et apaisant.

À Toulouse, tu vis dans une maison ?

Non pas du tout. J’aimerais bien aller à la campagne mais j’ai rejoint mon copain qui a acheté son appartement et on a un minuscule balcon ! Je me renseigne sur les styles de maisons à construire 100 % écologiques, à énergie passive. C’est un domaine sur lequel je ne connaissais rien et je commence à découvrir plein de choses. On peut construire des maisons en bois ou des “pop-up house” qui sont rapidement sur pied pour pas trop cher. Mais aujourd’hui je ne travaille pas à temps plein, donc ce n’est pas possible de déménager…

Tu étais journaliste à la Dépêche du Midi jusqu’en septembre 2016 ?

J’en suis partie pour faire des piges dans l’écologie et la gastronomie, des thématiques qui m’intéressent vraiment. Je passe beaucoup de temps à lire sur ces sujets-là. Finalement, je commençais à m’ennuyer dans la routine professionnelle, tant dans la manière de travailler que sur les sujets qui revenaient. C’était ma première expérience, j’ai envie d’autre chose.

Alors que fais-tu aujourd’hui ?

Du démarchage pour vendre des piges et j’ai une spécialité en vidéo, mais ce n’est encore que le début. Ça me laisse du temps pour remplir mes blogs que j’estime être des CV. Les employeurs potentiels peuvent voir ainsi comment j’écris, les photos, vidéos et les sujets qui m’intéressent vraiment. Je voudrais contacter des médias spécialisés sur des sujets d’écologie. Ça me permet de faire de la prospection de sujets tout en continuant à écrire des articles pour les blogs.

Que penses-tu de l’évolution du métier de journaliste ?

Ce n’est pas facile de nos jours pour la presse. Ma conviction personnelle, c’est que les grands médias d’aujourd’hui seront morts dans quelques années…  Il suffit juste qu’ils arrivent à l’accepter. C’est le gros challenge de savoir se réinventer. C’est comme en politique, les gens ont besoin de faire vivre réellement la démocratie et pas seulement à travers deux ou trois élections de temps en temps. Aujourd’hui, les médias sont un peu dans cette crise-là aussi je pense, ils ont du mal à survivre parce que les lecteurs accordent très peu de confiance aux journalistes. Alors on va chercher l’information ailleurs. Moi-même, j’écoute très peu les infos et je ne m’en porte pas plus mal ! Mais je sais tout de même ce qui se passe dans le monde en regardant sur Internet et finalement, je consulte beaucoup plus de sites alternatifs d’informations positives.

je veux tout goûter
Brownie chocolat-betterave vegan et sans gluten ©Lucie Paimblanc
En 2012, tu as créé le blog « Je veux tout goûter », comment t’est venue cette idée ?

Je crois que je n’avais pas du tout eu l’idée. Je postais pas mal de choses sur Facebook, des liens vers des recettes ou des photos de celles que je réalisais, des actualités sur la gastronomie. Les gens de ma classe me charriaient gentiment : « Tu nous saoules un peu avec tes trucs sur la bouffe » (rires). Lors d’une soirée, j’ai discuté avec un copain qui m’a conseillée d’ouvrir un blog. Ça s’est avéré être la chose qu’il fallait faire !
Depuis, j’ai acheté un appareil photo et je fais des images qui n’ont rien à voir avec celles du début. À force de pratiquer, on essaie de trouver des angles en accord avec la lumière naturelle, donc en pleine journée, car c’est ce que je préfère. C’est important de publier des articles avec de belles photos pour attirer les lecteurs. Et puis on développe son propre style. J’ai toujours fait en fonction de la manière dont je consomme les blogs, j’aime bien lire des blogs qui sont bien écrits donc je fais attention aux fautes d’orthographes ou de syntaxes.

Qu’est-ce qui t’a fait prendre conscience en 2015 qu’il fallait agir et changer de comportement d’un point de vue écologique et environnemental ?

J’ai réalisé qu’on peut être “zéro déchet” tout en étant une fille super cool (…) et pas le grizzli au fin fond des bois !

Lorsque j’ai rencontré Louise Cardona qui a monté l’épicerie Ceci & Cela à Toulouse. Je me suis toujours considérée comme assez écolo mais je ne connaissais pas l’écologie de l’extrême on va dire (rire). J’ai découvert le vrac et des choses auxquelles je ne prêtais pas spécialement attention. Mais aussi le mouvement « zéro déchet » quand j’ai écouté le TEDx de Lauren Singer, une New-Yorkaise un peu rock’n’roll. Ses convictions étaient les miennes, et j’ai réalisé qu’on peut être « zéro déchet » tout en étant une fille super cool. C’était pas le grizzli au fond des bois (elle éclate de rire) ! J’ai toujours du mal à prendre des décisions extrêmes, je suis rarement tout noir ou tout blanc. Par exemple, je limite beaucoup ma consommation de viande, sans être pour autant végétarienne. Mais le fait de devenir « zéro déchet », ça a fait comme un tsunami en moi et maintenant, je ne me vois pas vivre autrement.

Tu as changé tes habitudes de vie en intégrant le « zéro déchet » ?

Oui, principalement d’acheter en vrac et de ne quasiment plus avoir d’emballages jetables. On jette notre poubelle une fois par mois seulement… Au quotidien, ça oblige à changer de lieu d’achat. Depuis 2011 déjà je n’allais pas en supermarché, parce que de toute façon je vivais seule. Je préférais le marché, le boulanger et le boucher. Aujourd’hui, je privilégie les artisans ou les boutiques de vrac.

je deviens écolo
La trousse de toilette minimaliste de Lucie quand elle voyage ! ©Lucie Paimblanc

Parfois ça me simplifie les choix. Je n’ai pas envie d’aller acheter des vêtements qui ne sont pas faits de manière éthique. Parce qu’il y a aussi le pan « mode » de l’écologie que je ne connaissais pas… J’ai donc découvert la slow fashion. J’ai passé plus de temps sur Internet à chercher des marques responsables, quitte à dépenser un peu plus. Être dans une démarche zéro-déchet oblige à beaucoup plus se renseigner et à prévoir à l’avance. Par exemple, j’ai acheté des chaussures vegan de la marque Bourgeois Bohème pendant les soldes de l’été dernier, en prévision de cet hiver.

C’est pour partager ton expérience avec tes lecteurs que tu as créé ton deuxième blog « Je deviens écolo » ?

Oui, je me suis dit que j’allais découvrir plein de choses sur l’écologie. Alors si je peux permettre à d’autres personnes d’être plus écolo sans avoir à faire ce travail de recherche, autant le partager. J’aime bien apprendre et transmettre. J’ai ouvert « Je deviens écolo » dans l’espoir qu’il soit utile à quelques personnes. S’il peut leur permettre de se rendre compte qu’on peut arrêter d’utiliser des essuie-tout en les remplaçant par des serviettes en tissu, ce sera déjà une victoire!

Tu as quelques adresses de boutique de vrac sur Toulouse ?

Il y a la chaîne Day by Day et j’aime bien aller chez Ceci & Cela parce qu’au-delà d’être du vrac, c’est de la consommation locale, voire régionale. Il n’y a vraiment pas grand-chose qui ne soit pas français et je trouve ça génial ! Une fois par mois, on y va en scooter avec des sacs réutilisables et des bocaux pour y faire de gros achats. Elles font un super boulot.

Tu donnes aussi des bons plans à Toulouse, quels sont tes restaurants incontournables ?

Toulouse est une ville gastronomique où on aime bien manger et les portions sont assez généreuses (rires). Ça dépend de qui on est et ce qu’on aime manger. J’aime bien aller à La Pente Douce : on peut aussi bien y aller en famille qu’entre amis ou en version plus romantique. Si les touristes ont envie de manger un bon cassoulet, je leur recommande le restaurant chez Huguette.

Et en conclusion, penses-tu que gastronomie et terroir sont compatibles avec écologie et protection de l’environnement ?

Oui, parce qu’il y en a qui le prouvent, comme le chef Michel Bras et son fils surtout, qui a repris le restaurant en Aveyron. Il va chercher les herbes tout autour de chez lui. C’est possible de faire de la gastronomie en accord avec l’environnement puisque les bons produits, puisqu’on a de bons produits lorsque l’on travaille dans le respect de la nature. Ne pas utiliser de pesticides est aussi bon pour le sol que pour la santé des agriculteurs et des consommateurs. Tous les plats qu’on aime bien manger sont finalement anciens, comme le pot-au-feu par exemple. Et à l’époque, on utilisait ce qu’on avait sous la main en fonction des saisons et de ce qu’on trouvait sur le territoire à ce moment-là. On doit pouvoir retrouver cette logique d’autrefois.

Pour découvrir l’univers de Lucie :

• Le blog « Je veux tout goûter ».

• Le blog « Je deviens écolo ».
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