vendredi 19 avril 2024
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[ SEXO ] Complexes et sexualité : comment je me suis libérée

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Que celle qui n’a jamais eu un complexe physique qui lui gâche la vie nous jette la première pierre… Pilosité, cellulite, taille des seins, nombreuses sont les fixettes qui nous empêchent de se libérer sexuellement. Deux femmes ont accepté de nous livrer leurs expériences et leur rapport au corps. Témoignages.

Too big boobs

Je sais bien que de nombreuses femmes rêvent d’avoir une grosse poitrine mais pour moi ce 95 D a toujours été un fardeau. On admirait ma silhouette mais j’avais l’impression d’être réduite en permanence à une paire de seins. Avec mes copains c’était catastrophique, je faisais une fixation sur leurs gestes dans l’intimité, je pensais en boucle :

 Il n’y a que ça de moi qui les intéresse, coucheraient-ils avec moi si j’avais des seins plus petits ?

Forcément cela créait un blocage qui m’a poursuivie longtemps. Je ne comprenais pas pourquoi je n’arrivais pas à assumer ce corps. Cette image sexuée de moi ne m’allait pas, comme si je culpabilisais d’être désirable. En fait c’est simple, ils ne collaient pas à ma personnalité. Je suis hyperactive, j’ai un poste de cadre dans un milieu d’hommes et ma poitrine induisait pour moi une mollesse de corps et d’esprit comme si j’étais moins vive, moins “intelligente” à cause du volume de mes seins !
J’ai sauté le pas à 38 ans. Ma poitrine subissait les lois de l’apesanteur tout en restant objectivement très jolie, mais la souffrance psychologique devenait terrible, j’avais la sensation de vivre avec deux mamelles, ne me sentais plus femme, mais femelle ! Un sentiment atroce. Ma poitrine me ramenait à une image de bestialité, je ne peux pas dire pourquoi, alors que les petits seins me semblaient si sensuels. J’ai choisi minutieusement mon chirurgien esthétique. Je me suis libérée en m’offrant un petit 90 B. Je ne suis pourtant pas une fan de chirurgie esthétique, mais je l’ai fait et une nouvelle vie a commencé.
Je me sens plus libre, légère, je souris plus, je n’ai plus cette impression d’aguicher en permanence sans le vouloir.

Carine, 41 ans.

Love my pussy

Parler de mon complexe est une épreuve indescriptible pour moi tant j’ai pensé pendant des années que j’étais la seule femme sur terre à être comme ça. Je croyais être une extra-terrestre à cause de mon sexe ou plutôt de la taille de mes petites lèvres. Pour moi, le sexe féminin était ad vitam aeternam comme dans les dessins des livres d’école.
C’est à l’adolescence que ma fixette est née, pour ne plus me quitter pendant près de 15 ans. Impossible d’en parler à quiconque, j’avais trop honte. Je trouvais mon sexe inesthétique, anormal et j’y pensais tout le temps. Impossible dans ces conditions d’imaginer avoir des relations sexuelles. Je n’osais même pas voir un gynéco de peur de devoir entendre des choses horribles. Ma parano était telle que je n’ai perdu ma virginité qu’à 20 ans. Je m’arrangeais pour faire l’amour rapidement en prenant les choses en main, genre « c’est moi qui décide où tu peux me toucher », ce qui laissait penser que j’avais une sexualité assumée alors que c’était tout le contraire.
C’est Internet qui m’a sauvée ! En osant faire des recherches sur des forums – je me sentais ridicule et perverse – je me suis rendue compte que j’étais tout à fait normale, que toutes les femmes avaient un sexe différent et des lèvres plus ou moins proéminentes. Le choc ! Ça m’a définitivement libérée d’un poids qui me gâchait la vie.

Élise, 34 ans.

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